Au moins 820 morts dans un puissant séisme au Maroc

Au moins 820 personnes ont péri dans un puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.

Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a indiqué que l’épicentre du séisme enregistré à 23H11, heure locale, se situe dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech, destination très prise de touristes étrangers.

Le séisme a fait selon le dernier bilan au moins 820 morts et 672 blessés selon le ministère de l’Intérieur. Un précédent bilan faisait état de 632 morts et 329 blessés.

Plus d’un tiers des morts (394) ont été recensés à Al-Haouz, épicentre du séisme et à Taroudant (271) plus au sud, a précisé la même source.

Il s’agit du plus puissant séisme jamais connu au Maroc.

Selon des images reproduites par les médias, les réseaux sociaux et des témoins, le tremblement de terre a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes.

Des images ont montré une partie d’un minaret qui s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés.

Une correspondante de l’AFP a vu des centaines de personnes affluer sur ce lieu emblématique de la ville pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol.

« On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c’était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs, mais je suis encore sous le choc. J’ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d’Al-Haouz). J’ai du mal à y croire, car il y a encore deux jours j’étais avec eux », raconte à l’AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.

« Chanceuses d’être en vie » 

Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s’apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d’un restaurant avec des amies « quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler« .

« Après, on a essayé de nous rendre à notre hôtel pour récupérer nos bagages et nos passeports, car notre vol était programmé pour ce samedi, mais c’était impossible, l’hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris partout, cela n’aurait pas été prudent d’y aller ». C’est la première fois qu’on vit un séisme. Quand l’adrénaline est retombée, on s’est rendu compte qu’on était très chanceuses d’être toujours en vie« , ajoute-t-elle.

Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.

« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler (…) Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe , la folie », raconte à l’AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.

Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang.

« On avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les crises et les pleurs étaient insoutenables », affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.

Le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « bouleversé » par les événements et a proposé l’aide de la France, dans un message sur X (ex-Twitter).

D’autres pays ont envoyé leurs condoléances, comme l’Allemagne, l’Espagne, la Russie, l’Ukraine, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a « donné des instructions (…) pour fournir toute l’assistance nécessaire au peuple marocain », évoquant des « préparatifs pour l’envoi d’une équipe d’aide dans le secteur« , selon un communiqué de son bureau.

La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a exprimé de son côté la « volonté de l’Italie de soutenir le Maroc dans cette situation d’urgence ».

Plus tôt, le Premier ministre indien Narendra Modi, a exprimé ses condoléances au Maroc, se disant « extrêmement peiné par les pertes de vies« .

Le 24 février 2004, un séisme de 6,4 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts.

Et le 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et faisait près de 15.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.

Malika Madi avec Agence France-Presse

 

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