Que se passe-t-il dans les cellules de la garde zonale de la police Bruxelles-Capitale-Ixelles ? Jeudi matin, une femme âgée d’une quarantaine d’années a été retrouvée morte dans sa cellule. Les conclusions affirment qu’il s’agirait d’un suicide. C’est déjà la troisième mort suspecte en deux dans les mêmes locaux de la rue Royale.
Divercite.be avait déjà longuement commenté la mort, en décembre 2021, d’un jeune algérien sans papier, Mohamed Amine Berkane, décédé dans des circonstances encore non élucidées. Le jeune homme, âgé de 26 ans, originaire de la Willaya de Tipaza en Algérie, avait trouvé la mort dans une cellule le lendemain de son arrestation dans le centre de Bruxelles. Déjà en janvier 2020, un autre Algérien, Ilyes Abbedou, âgé de 29 ans, lui aussi en séjour illégal, avait été arrêté pour le vol d’une veste et placé en détention dans le même complexe cellulaire de la rue Royale. Il n’en est jamais ressorti vivant.
La dernière victime en date, une femme cette fois, et selon nos confrères du Soir une Bruxelloise travaillant dans le monde associatif.
Selon les éléments en notre disposition, nous ne savons pas pourquoi ni comment cette femme a été arrêtée. Le parquet affirme qu’il s’agit d’un suicide et a ordonné les premiers devoirs d’enquête. Le Soir révèle que la victime a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi dans le quartier du Châtelain, à Ixelles en état d’ébriété. Les agents de police l’ont alors placée en cellule de dégrisement, mais les raisons de son arrestation ne sont pas connues à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Des sources policières évoquent un suicide par strangulation à l’aide de son pull, mais la famille de la victime rejette cette hypothèse. Sur les ondes la RTBF, la sœur de la jeune femme affirme que sa sœur n’était pas suicidaire. Mère d’un fils de 19 ans avec qui elle vivait, celui-ci « était tout pour elle et elle ne l’aurait jamais abandonné ».
Selma Benkhelifa, l’avocate de la famille, connue notamment pour avoir défendu les grévistes de la faim afghans, kurdes et iraniens de l’Église Saint-Boniface à Ixelles dit : «espérer que les images des caméras présentes en cellule pourront être correctement saisies et exploitées afin d’éclairer sur les circonstances de ce décès suspect.»
Divercite.be avait rencontré en décembre 2021 Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des Droits Humains afin de commenter pour nous la mort tragique des trois jeunes hommes dans un commissariat de police de Bruxelles: Ibrahima Barrie, 23 ans, décédé le 9 janvier, 2020, Ilies Abbedou, le 19 janvier de la même année et et Mohamed Amine Berkane, en 2021. À la question que nous lui posions sur ce qu’il pensait de la mort suspecte des trois jeunes hommes ? Sa réponse fut la suivante : « Si on sort un peu du cadre de ces affaires en particulier, on peut dire que cela fait longtemps qu’on a un problème de violences policières en Belgique ».
L’intégralité de l’entretien de Pierre Arnaud Perrouty ici https://divercite.be/lamajoritedesvictimesdeviolencespolicieres/