« Cléopâtre avait la peau blanche » selon le Ministère des Antiquités égyptien

Le cinéma l’a sublimée sous les traits de Claudette Colbert, Vivien Leight, Sofia Loren, Elisabeth Taylor, Monica Bellucci ou encore Marion Cotillard. Ces actrices ont offert, chacune à leur manière, une personnalité et un style à la mythique reine égyptienne. Née en 69 avant J.-C, elle règne sur l’Égypte à partir de -51 et jusqu’à sa mort à l’âge de 39 ans.

Cléopâtre fascine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle était une figure très puissante et charismatique de l’Antiquité, une dirigeante habile qui a réussi à maintenir l’indépendance de l’Égypte face aux puissances étrangères. Considérée comme belle et cultivée, elle était également polyglotte. Sa vie est accompagnée de mystère et ses histoires amoureuses ont nourri la littérature depuis des siècles. Ses relations avec les généraux romains Jules César et Marc Antoine seront passionnées, destructrices, intenses et tragiques.

Si dans notre imaginaire collectif (depuis les années 1960 et l’interprétation d’Elisabeth Taylor), Cléopâtre est blanche, la possibilité qu’elle ne le soit pas a été longuement commentée ces dernières années et surtout depuis l’avènement du wokisme et la remise en question du tout « blanc » des figures historiques ou religieuses qui sont nées et ont vécu au Proche-Orient ou en Égypte antique.

Avec les milliers d’années qui nous séparent de l’Antiquité, difficile de savoir si le teint de Cléopâtre, Jésus, César, Ramsès… était clair, très clair, foncé ou très foncé. Mais si la question intrigue, le ministère égyptien des Antiquités a tranché la question fin de la semaine dernière : Cléopâtre avait la « peau blanche et des traits hellénistiques ». Le communiqué de presse suit l’annonce faite par Netflix de sortir très bientôt un docu-fiction dans lequel une actrice noire incarnera Cléopâtre. Produit par Jada Pinkett Smith, la plateforme américaine affirme que le film est « fondé sur des reconstitutions et des témoignages d’experts ».  Le documentaire relate la vie de la dernière pharaonne d’Égypte et pour la première fois de l’histoire cinématographique, elle sera noire.

Le projet visible sur Netflix dès le 10 mai prochain n’a pas fait que des impatients. Des milliers de personnes avancent que ce docu-fiction n’est rien d’autre qu’une « réécriture de l’Histoire ». Une pétition en ligne circule d’ailleurs avec comme intitulé « Arrêtez le documentaire sur Cléopâtre sur Netflix pour falsification historique », on évoque déjà plus de 40.000 signatures.

Pour Moustafa Waziri, patron des Antiquités égyptiennes, représenter la souveraine en femme noire n’est rien d’autre qu’une « falsification de l’histoire égyptienne ». Régulièrement en Égypte, des internautes et des commentateurs dénoncent des campagnes, principalement venues de groupes afro-américains, revendiquant l’origine de la civilisation égyptienne.

Si la légende raconte que la reine née vers 69 av. J.-C. était d’une grande beauté, son apparence et sa couleur de peau restent largement sujettes à interprétation. En 2009, un documentaire de la BBC affirmait qu’elle avait du sang africain, sans pour autant éveiller les passions comme c’est le cas aujourd’hui. Blanche ou noire, fondamentalement est-ce si important ?

 

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