La semaine écoulée aura vu le parti du Premier Ministre Alexander De Croo s’embourber dans cette sombre affaire El Kaouakibi qu’il avait lui-même contribuer à créer. En attirant vers elle cette candidate par de généreux versements d’argent effectués au profit de ses associations, le parti libéral flamand n’est pas exempt de responsabilité (Voir nos articles à ce sujet). Par ailleurs, l’Open VLD est traversé comme d’autres partis en Belgique – pas seulement au Nord du pays – par des tiraillements profonds sur les questions de diversité qui font resurgir les vieux démons du racisme et de la xénophobie. Ainsi, Luc Asselman, surtout connu pour être le mari de Maggie De Block, vient d’en faire une illustration choquante en tenant des propos dignes des heures noires de la colonisation (voir notre article). Il finira par démissionner de son mandat au sein de la commission consultative de l’aménagement du territoire de sa commune de Merchtem et c’était bien le moins qu’on pouvait attendre.
Ce n’est pas la première fois qu’un élu du VLD dérape et que le parti n’en prend pas la mesure. En septembre 2016, le député Van Biesen avait lancé à l’actuelle Ministre de la Coopération au développement, Myriam Khitir, qu’elle « pouvait retourner chez elle au Maroc ». Après s’être excusé publiquement, le parti lui avait maintenu sa confiance. Ici, c’est la présidente de l’Open VLD local, Chantal Moestaert, qui aura le courage de convoquer une réunion de sa section locale pour mettre l’incident en débat. Face à l’immobilisme, c’est elle qui finira par présenter sa démission. Le monde à l’envers, comme elle le déclarera à la presse.
L’Open VLD national, tout occupé qu’il est à gérer l’exclusion d’El Kaouakibi, traite l’affaire Luc Asselman comme un non sujet. A d’autres niveaux de responsabilité, on n’entendra pas non plus la voix d’Unia, le service public de lutte contre les discriminations. Pas non plus celle du parquet de Halle Vilvoorde, qui contrairement à son homologue bruxellois avait, en d’autres circonstances, ouvert une information judiciaire contre Luc Trullemans ou plus récemment contre le harceleur de la présentatrice de la RTBF Cécile Djunga. Tous ces silences après l’insulte nous disent quelque chose.