Le 5 décembre 1980, un groupe de trois amis d’origine marocaine, Hamou Baroudi, Louardani et M’Hamed Ben Hamou pénètrent au café la Rotonde à Laeken pour prendre un verre. La soirée se passe sans encombre jusqu’à ce que la serveuse, Béatrice Bosquet, et son ami, Jean-Marie Paul, également sur place, ne se lancent dans une provocation mortelle. Bosquet reproche aux trois jeunes de ne pas payer leurs consommations et fait monter la pression en réclamant 76 francs aux trois jeunes. Elle donne ainsi un prétexte à Jean-Marie Paul pour intervenir et en découdre selon un schéma préalablement mis au point et bien rôdé. Il va sans dire que ce couple de jeunes universitaires, tous deux étudiants en médecine, sont des sympathisants de l’extrême-droite et de son organisation phare d’alors, le Front de la Jeunesse. Le pauvre Hamou n’aura aucune chance et ne pourra échapper aux tirs de l’assassin. Louardani et Ben Hamou y échapperont par miracle. Les deux complices, Jean-Marie Paul et Béatrice Bosquet, prendront la fuite vers le Paraguay jusqu’à la prescription des faits en Janvier 2017. Ce tragique incident donnera lieu à une prise de conscience sans précédent dans les milieux politiques belges progressistes et permettra quelques mois plus tard l’adoption de la loi Moureaux contre le racisme.