Les chefs de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau et Gérard Larcher, ont réaffirmé mercredi leur opposition ferme aux régularisations de sans-papiers, « ligne rouge » de LR dans le cadre du projet de loi sur l’immigration.
Les dirigeants de LR au Sénat réclament toujours le retrait de la mesure en faveur des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. « On a 500.000 étrangers au chômage et on nous parle d’en appeler d’autres, ou d’en régulariser d’autres ? Non, je le dis clairement« , a déclaré M. Larcher sur BFMTV-RMC.
« À ceux qui nous disent, on a des besoins dans les métiers en tension, occupons nous de nos 3 millions de chômeurs », a ajouté le président du Sénat, qui souhaite plutôt renforcer « l’ensemble des procédures », du regroupement familial aux visas étudiants en passant par le droit d’asile, pour que la France ne soit plus « le pays du mieux-disant social ».
« La régularisation dans les métiers en tension n’est pas négociable », insiste dans le même temps M. Retailleau dans un entretien au Figaro. Le chef de file des sénateurs LR y répète ses « lignes rouges », en particulier « le refus de toute régularisation massive » et réclame « des mesures de rupture » comme le « rétablissement du délit de séjour illégal ».
Cette offensive coordonnée, fait écho à celle de l’aile gauche de la majorité, montée au créneau ces derniers jours pour défendre le volet « intégration » du projet de loi. « C’est une partie de l’équilibre de ce texte », a plaidé dimanche la présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, suivie mardi d’un « collectif progressiste » d’une quinzaine de députés jugeant cette mesure » incontournable ».
Pris en étau, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est montré confiant dans un entretien à Franceinfo, prédisant que le débat au Parlement « permettra d’accoucher d’un compromis politique (…) entre ce que nous proposons et ce que propose le Sénat ».
Le projet de loi, déposé à la chambre haute en début d’année et suspendu depuis, « reprendra sa course sans doute au mois de novembre », avant un examen à l’Assemblée « à la fin de l’année (ou) en début d’année prochaine », at-il précisé.
La tâche sera tout aussi difficile avec les députés LR, qui contestent « le caractère systématique » des régularisations qui envoie « un très mauvais signal », a expliqué Philippe Juvin sur Sud Radio.
Pour autant, « on n’est pas contre l’immigration« , à condition « que ce soit au cas par cas« , a assuré l’élu des Hauts-de-Seine, prenant pour exemple les hôpitaux où « très clairement il faut plus de médecins étrangers ».