L’Iran et les soulèvements qu’il connait depuis plus de deux mois font moins l’actualité, noyés dans celle de la Coupe du Monde et le conflit ukrainien. Mardi 22 novembre 2022, le pays entrait dans son 68e jour de contestation.
Les jeunes étudiants, qu’ils soient universitaires ou lycéens, ainsi que leurs enseignants sont sous la menace permanentent des représailles étatiques s’ils persévèrent dans leur volonté de manifester. Pourtant, rien n’arrête leur détermination.
Depuis septembre dernier, les colères exprimées par les Iraniens contre leur régime, ont gagné tout le pays. Plus de 240 villes dans les 31 provinces, connaissent des soubresauts plus ou moins violents, fomentés par des femmes et des jeunes. Les plus grandes universités participent à la contestation avec des cris qui scandent « Mort à Khamenei » et « À bas l’oppresseur, que ce soit le Shah ou le Leader (Khamenei) ».
Cette colère qui ne descend pas, fait suite au terrible drame qui a frappé Mahsa Amini, une femme de 22 ans originaire de la province du Kurdistan iranien. Elle avait été arrêtée à Téhéran sous prétexte de «mauvais hijab» puis assassinée à la suite de coups violents portés par la police.
Dans un communiqué, Maryam Radjavi, opposante iranienne a déclaré : « Le peuple iranien, en particulier les femmes et les jeunes, se sont soulevés pour renverser le régime et obtenir la liberté. Ils en ont assez de la répression brutale des mollahs, de l’hostilité envers les femmes, de la discrimination religieuse et de la pauvreté. »
Aujourd’hui, des chiffres terribles tels que 600 manifestants tués, des centaines de blessés et plus de 30.000 arrestations font froid dans le dos.
La députée Els Van Hoof à la tête du Comité belge des parlementaires pour un Iran démocratique, publiait début de semaine un communiqué où plus de 120 parlementaires belges exhortaient les gouvernements européens à imposer des sanctions à l’Iran pour violation des droits de l’Homme et à renvoyer les crimes du régime au Conseil de sécurité de l’ONU.
Extrait du communiqué :
Au nom du Comité belge des parlementaires pour un Iran démocratique, nous appelons l’Union européenne et ses États membres à :
Condamner fermement le meurtre de manifestants en Iran, prendre des mesures restrictives urgentes et imposer des sanctions pour mettre fin aux violations des droits humains. Le dossier des crimes de ce régime doit être renvoyé au Conseil de sécurité des Nations unies, et les responsables de tels crimes doivent être traduits en justice ;
Exiger la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées lors du récent soulèvement ;
Aider le peuple iranien à avoir un accès libre et sans entrave à Internet en réponse à la fermeture d’Internet par le régime et au blocage des plateformes de médias sociaux ;
Reconnaître les aspirations démocratiques du peuple iranien et son droit à établir un Iran libre, démocratique et laïc.