La Cinémathèque royale de Belgique présente une vingtaine de films algériens

Célébration : 60 ans du cinéma algérien

Le cinéma algérien, né dans les maquis de la guerre anticoloniale, fête ses soixante ans. La Cinémathèque royale de Belgique présente une vingtaine de films algériens le mardi et le samedi,, jusqu’à …la prochaine fête des amoureux ( le 14 février 2023).

René Vautier , Mohamed Lakhdar-Hamina et Djamel Chanderli  fondèrent la Cinémathèque algérienne, plaque tournante du cinéma engagé dans les luttes anticolonialistes du Sud. Alger envoie des étudiants se former à Paris, Bruxelles ou Moscou.

Ces premiers films militants sont reconnus officiellement. Des réalisateurs du monde entier viennent présenter leurs films à Alger et animent des débats passionnants. Les autres salles ferment peu à peu et le cinéma algérien survit difficilement. Après la décennie sanglante , le cinéma d’État s’effondre aussi et la plupart des films se font avec des productions ou coproductions étrangères . La diaspora propose un cinéma différent, loin des thèmes habituels, soutenus par l’État.  Des femmes réalisatrices offrant un regard vivifiant  apportent beaucoup d’espoir pour le renouveau du cinéma algérien.

A l’affiche :

HELIOPOLIS de Djaafar Gacem
Ce film dramatique algérien , sorti en 2021 et déjà projeté à Bruxelles, a représenté
l’Algérie pour l’Oscar du meilleur film international à la 94ᵉ cérémonie des Oscars.
Héliopolis est le nom d’un petit village à 5 km de la ville Guelma, où se déroule l’action du film.

LA BATAILLE D’ALGER  » de Gillo Pontecorvo ( sorti en octobre 1971)samedi 10 déc à 21h15

Octobre 1957. Les paras du colonel Mathieu cernent le refuge d’Ali-La-Pointe, responsable de la guérilla urbaine. Pendant ses heures de réclusion forcée, Ali revit l’itinéraire qui l’a conduit de l’état de délinquant et proxénète à celui de chef guérillero du F.L.N. Novembre 1954, l’organisation terroriste entreprend son activité en Algérie; ce sont les premiers attentats à la bombe dans les bars, les gares et les cinémas de la ville européenne.

CHRONIQUES DES ANNEES DE BRAISE  de Mohamed-Lakhdar-Hamina mardi 27 dec à 18h

Ce film , couronné palme d’or au festival de Cannes 1975, dont l’histoire commence en 1939 et se termine le 11 novembre 1954, n’a pas la prétention de raconter toute l’histoire de l’Algérie, mais à travers des repères historiques, il essaye d’expliquer que le 1er novembre 1954 (date de déclenchement de la Révolution algérienne) n’est pas un accident de l’histoire, mais l’aboutissement d’un long trajet qu’entreprit le peuple algérien contre le fait accompli au lendemain du 5 juillet 1830.

LES MAINS LIBRES de  Djamel Chanderli juin 2010 samedi 31 décembre à 19h
Barbara prépare un film écrit et interprété par des détenus de longue peine. Deux fois par semaine, elle se rend dans une maison centrale de la banlieue parisienne pour réaliser des entretiens.

TAHYA YA DIDOU de Mohamed Zinet mardi 20 décembre à 21h15

« Avant de le voir, nous savions déjà que c’était un film précieux. Parce que c’était Zinet. À 9 ans Zinet était monté sur les planches, acteur il alla poussé par la Guerre d’Algérie à travers le monde, 1962 le trouvera en Scandinavie dans le rôle d’Amédée de Ionesco. En 1963 il présenta au public d’Alger sa pièce « Tibelkachoutine ». En 1964 il est assistant sur la Bataille d’Alger de Ponte Corvo. Il est aussi journaliste, humoriste, dessinateur, mais ce qu’il y a de plus important pour le cinéma et pour nous dans les bagages du petit homme de la Casbah c’est la liberté. Cette liberté que nous ne connaissions pas nous les Enfants I de l’Algérie pétris par les grandes causes nationales. Zinet vivait, aussi difficile, soit-elle, sa liberté d’homme. Cette liberté fit de lui un paria dans la société de la Révolution nationaliste et socialiste, souterrainement islamiste. On le retrouva mort sur un trottoir, un matin gris à Paris. Il me disait, « Tous ceux que je rencontre veulent m’offrir à boire, personne ne m’offre à manger. « (  Propos de Wassyla Tamzali ).( Maghreb du film)

OMAR GATLATO de Merzak Allouache 1977 samedi 17 décembre à 19h15

Omar, qu’on surnomme « gatlato » à cause de ses attitudes « radjla »est un jeune banlieusard qui habite une cité du Climat de France, sur les hauteurs de Bab El-Oued. Omar travaille au service des fraudes. Son passe-temps favori consiste à enregistrer des chansons chaâbi ou à se rendre dans les cinémas où passent des films hindous..

KATEB YACINE, l’amour et la révolution” de Kamel Dahane.1989 samedi 24 décembre à 21h
Portrait du poète, romancier et dramaturge, Kateb Yacine, disparu en 1989. Il parle de ses origines, de son enfance, de son œuvre et de ses engagements. Une figure majeure qui se confond avec l’histoire de l’Algérie moderne.

LA NOUBA DU MONT CHENOUA réalisé par la romancière et académicienne Assia Djebar 1977

samedi 7 janvier à 21h15

Une femme de trente ans, Lila, architecte, et son retour dans la région natale, vers les montagnes du Chenoua, en compagnie de sa fille et de son mari, immobilisé dans son fauteuil roulant suite à un accident. Son rapport de couple semble une impasse, le désir de la jeune femme absent. Le mari, qui incarne ici la double impuissance – physique et émotive – par rapport au changement, l’observe dans son sommeil, figé et muet derrière une fenêtre.

Sommeil agité, habité par l’expérience de la prison (résistante, Lila a été libérée à la fin de la guerre), par la douleur de la perte de ses parents. Le silence est accablant dans la maison rustique où la famille réside. Lila entre et sort continuellement de la maison, part à la recherche de témoignages sur la disparition du frère pendant la guerre, questionne les paysannes, les travailleuses saisonnières des coopératives, les femmes qui furent engagées dans la résistance. Des allers et retours entre une maison et l’autre, entre tradition et modernité, entre histoire et présent, entre musique populaire traditionnelle et musique savante incarnée par des œuvres de Bêla Bartok, qui séjourna en Algérie en 1913, dans une « Algérie presque muette », écrit Djebar, pour étudier la musique populaire. Ce film lui est d’ailleurs aussi dédié.

EL KAALA de Mohamed Chouikh, 1988  , la citadelle mardi 17 janvier à 21h

Kaddour, jeune homme un peu demeuré, tombe amoureux de la femme du cordonnier qui, choquée par son comportement, le poursuit jusque chez son père. Ce dernier possède déjà 3 épouses et est prêt à convoler une nouvelle fois. Un regard sur une société archaïque, polygame et despotique.

LA MONTAGNE DE BAYA  d’ Azzedine Meddour, 1997 mardi 24 janvier à 19h
En Kabylie au début du xxe siècle, un village entier est contraint de fuir l’oppression française pour se réfugier dans une montagne aride. Baya, la fille du saint patron du village, reçoit une bourse de louis d’or : la ddiya, le prix de l’assassinat de son époux par son rival Saïd, fils du bachagha. Veuve berbère au xixe siècle, l’héroïne, Baya, se bat pour ressusciter son village détruit par les colons, ensevelit ses deux amours et se relève, malgré tout, pour ranimer les mythes ancestraux.

Sa communauté voudrait que cet argent serve à payer l’impôt de guerre afin de récupérer ses terres. Baya incarne ainsi une certaine forme d’honneur qui va motiver les paysans à construire un village dans la montagne.

RACHIDA de Yamina Bachir-Chouikh 2002 samedi 28 janvier 21h

Pendant la décennie noire en Algérie, Rachida, une jeune institutrice d’Alger est violemment prise à partie par une bande de terroristes, dans laquelle se trouve un de ses anciens élèves. Il lui demande de placer une bombe dans son école, mais elle refuse d’obtempérer et on l’abat sur place. Elle survit et se réfugie avec sa mère, dans un petit village, mais la violence règne partout.

LA FIN DES DJINNS de Cherif Aggoune.samedi 11 février à 21h

ATLAL  de Djamel Kerkar mardi 31 janvier . 21h

Documentaire confrontant des images VHS filmées en 1998 à Ouled Allal, théâtre d’opérations contre les hordes terroristes durant les années 1990 et d’autres filmées là-bas, aujourd’hui. À travers les personnes rencontrées, le film témoigne du passé douloureux et de la frustration de la jeunesse actuelle.

JUSQU’A LA FIN DES TEMPS  de Yasmine Chouikh, mardi 14 février à 21h
Dans cette comédie douce-amère, une veuve venue se recueillir sur la tombe de sa sœur au cimetière de Sidi Boulekbour, rencontre l’amour en la personne du fossoyeur. Un film qui nargue la mort avec humour, par un rassemblement de personnages bons vivants.

PAPICHA de Mounia Meddour , César du meilleur premier film 2020. mardi 7 février 21h

« Papichas », ou jeunes et jolies filles algériennes sont friandes des vêtements que Nedjma, étudiante de la cité universitaire, vient leur vendre en discothèque en faisant le mur. Bravant les interdits des années 1990, elle décide d’organiser un défilé de mode. César du meilleur premier film en 2020.

NAR de Meriem Achour Bouakkaz samedi 4 février à 19h

Dans ce documentaire, la réalisatrice Meriem Achour Bouakkaz revient sur le geste hautement violent qu’est l’auto-immolation, pratique exercée par les jeunes. Précédé d’un court quasiment muet de Nazim Djemaï, cinéaste considéré comme le plus talentueux de sa génération et trop tôt disparu.

A MANSOURAH , tu nous as séparés de Dorothée Meriem Kellou samedi 11 février à 21h

La migration des deux millions de personnes déplacées et internées dans des camps pendant la Guerre d’Algérie racontée par la réalisatrice, qui accompagne son père à Mansourah, son village natal. Il confronte les jeunes à cette histoire tenue sous silence, début de l’exode rural. Précédé de Taggara n Legnun, chronique d’un petit village de Kabylie à travers le regard d’un enfant de six ans.

Pour en savoir plus,
Consulter le programme sur le site de la cinémathèque de Bruxelles :

//cinematek.be/fr/programma/60-algerien

Catherine Belkhodja

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