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Le Président du Mouvement Réformateur (MR) Georges-Louis Bouchez a créé la surprise la semaine dernière en désignant Ibrahim Ouassari, le fondateur de Molengeek, l’écosystème technologique (centre de formation, école de codage, espace de co-working) du quartier populaire de Molenbeek comme administrateur de Proximus, le géant belge des Télécoms. C’est à coup sûr un symbole que le parti de centre-droit met en avant pour occuper une fonction prestigieuse de la vie économique publique belge.
Molengeek est un beau projet qui a connu une médiatisation positive en rupture avec la dégradation de l’image de la commune après les attaques terroristes du Bataclan et du stade de France où étaient impliqués un réseau molenbeekois. Alors que certains intellectuels médiatiques français en appelaient à bombarder Molenbeek, Ibrahim Ouassari et son équipe nous donnaient des raisons de continuer à y croire et une leçon de résilience au delà de tout espoir.
S’il faut se réjouir de cette désignation, elle n’en soulève pas moins quelques questions sur les intentions inavouées de la particratie belge. Car derrière cette désignation se cache en réalité un rude combat de positionnement des partis politiques belges sur le segment multiculturel de l’électorat bruxellois. Le MR de Georges-Louis Bouchez, longtemps à la traîne sur cette scène, s’est lancé dans une large stratégie de séduction et de cooptation des cadres de la diversité comme l’a montré récemment le retournement de l’ancien député-échevin CDH Bertin Mampaka.
Reste à savoir si cette stratégie sera payante pour le MR et tenable pour Ibrahim Ouassari qu’on avait plutôt perçu jusque là proche des milieux socialistes de la capitale et de Wallonie où Molengeek s’était récemment installé dans la ville de Charleroi du Président du PS Paul Magnette.