C’était dans les petits papiers du gouvernement et c’est désormais chose faite, le Parlement iranien a approuvé ce mercredi 20 septembre 2023, un projet de loi qui renforce les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile obligatoire dans les lieux publics.
Mahsa Amini aurait eu 23 ans. Née en 2000, celle qui naquit avec le début du nouveau millénaire ne savait pas que sa courte vie serait le symbole d’un incommensurable espoir pour des millions d’Iraniennes, mais également des millions d’autres femmes à travers le monde.
Mahsa Amini, assassinée le 16 septembre 2022, restera celle qui aura défié le patriarcat dans ce qu’il a de plus infâme, de plus rétrograde, de plus inhumain.
Comme un symbole de toute-puissance et de main mise totale sur l’Iran, l’agence Irna ( Islamic Republic News Agency) indique que « Les députés ont approuvé la mise en œuvre du projet de loi sur le hijab et la chasteté pour une durée d’essai de trois ans ».
Depuis la mort de Mahsa il y a tout juste un an, de plus en plus de femmes sortaient tête nue, surtout dans les grandes villes du pays. Pour y mettre fin, le gouvernement d’Ebrahim Raïssi entend rétablir les règles que la mort de Mahsa Amini a tenté de faire voler en éclats et appliquer plus de fermeté contre le nombre croissant de femmes qui laissent tomber le voile.
Le projet mis en place a pour vocation de durcir les peines pour « toute personne poursuivie pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes ». Une austérité, faut-il le rappeler, qui avait été imposée par l’Ayatollah Khomeini en 1979, après la chute de Mohammad Reza Chah Pahlavi.
Ce décret est sans appel. Il prévoit des sanctions financières pour la « promotion de la nudité » ou la « moquerie du hijab » et cela, quel que soit le support : médias, réseaux sociaux… des amendes applicables aux entreprises dont les employées ne portent pas le voile, mais également des peines de prison entre 5 et 10 ans s’il s’avère que le délit s’est produit de manière organisée ( avec l’appui des médias ou de gouvernements étrangers).
Le projet doit encore être approuvé par le Conseil des gardiens de la Constitution.