©Photo: Auvio, JT RTBF
Comme nous l’évoquions (voir ici), le Tribunal correctionnel de Bruxelles vient d’infliger une sanction exemplaire de six mois de prison, dont quinze jours fermes, au harceleur de Cécile Djunga, présentatrice de la météo sur la RTBF. Tous les observateurs s’accordent à dire qu’il s’agit là d’une sanction exemplaire dont on avait vu que trop peu de cas par le passé. Le fait que ce soit une célébrité qui en soit la victime ajoute une dimension publique et pédagogique. Ne fut-ce que pour cela, il faut remercier Cécile Djunga pour sa combativité. Elle montre qu’il ne faut pas se résigner et qu’il est effectivement possible d’obtenir réparation devant les Cours et Tribunaux de son pays.
Pendant des années, les victimes de racisme ont été hésitantes à déposer plainte et à poursuivre leurs agresseurs et harceleurs par le dépôt de plaintes. Et cela reste encore une réalité dans une large mesure. Les autorités policières et judiciaires, de leur côté, n’ont longtemps pas traité ces questions comme prioritaires. De ce point de vue, la proactivité du Parquet de Bruxelles dans l’affaire Cécile Djunga doit être saluée. Elle invite à la fois les victimes et l’ordre judiciaire à poser sur ces réalités un oeil plus attentif sur la réparation des actes et discours inspirés par le racisme. Une prise de conscience est, faut-il l’espérer, en train de naître sur le constat que les discriminations minent les fondements du vivre ensemble.