Les immigrés subissent une décote de leur diplôme sur le marché du travail, selon l’Insee

Moins qualifiés, les immigrés subissent en outre une « décote » de leur diplôme, particulièrement élevée pour ceux obtenus à l’étranger, selon une étude de l’Insee.

En 2019, la moitié des personnes en emploi immigrées (49%) sont dans une profession « du tiers inférieur de l’échelle des qualifications », notamment le BTP, les services aux particuliers et aux collectivités.

Leur niveau de diplôme, même s’il est en moyenne moins élevé (47 % des immigrés en emploi à un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat contre 36 % des non‑immigrés), n’est pas le seul facteur explicatif.

« Leur position dans l’échelle des qualifications est souvent inférieure à celle attendue compte tenu de leur diplôme », souligne l’étude, chiffres à l’appui.

La décote est toujours plus élevée pour les diplômes obtenus à l’étranger, une différence qui pourrait résulter d’une méconnaissance ou non‑reconnaissance de ces diplômes étrangers, ou bien d’une moindre maîtrise du français des immigrés diplômés à l’étranger « .

Cependant, en trente ans, le niveau de diplôme des immigrés en emploi s’est rapproché de celui des non‑immigrés : la part des personnes sans diplôme a baissé de 23 points, davantage que pour les non‑immigrés (10 points).

Le niveau de diplôme et une éventuelle décote ne suffisent cependant pas à expliquer la diversité professionnelle des situations des immigrés dont la spécialisation relève aussi d’une logique de filière.

« Un immigré originaire de Roumanie a, en moyenne, 30 % de collègues de même origine dans son établissement alors que si l’ensemble des salariés d’origine roumaine étaient répartis aléatoirement dans ces établissements, cette probabilité ne serait que de 0,3 %  » cite ainsi en exemple l’étude.

Cette logique de proximité permet de décrire les spécialisations par grande zone géographique d’origine.

Les immigrés originaires d’Algérie, du Maroc et de nombreux pays d’Afrique, notamment sahélienne, sont surreprésentés parmi les employés de maison, les agents de gardiennage et les agents d’entretien.

Les personnes originaires d’Afrique guinéenne et centrale sont surreprésentées dans ces deux premiers groupes, mais sont aussi spécialisées dans le métier d’aide‑soignant.

De leur côté, les travailleurs natifs du Portugal, de la Pologne et des pays des Balkans sont spécialisés à la fois dans les services aux particuliers et aux collectivités, et dans le BTP.

Ceux originaires de la Méditerranée orientale (Tunisie, Égypte, Syrie, Irak) et de la Mer noire (Turquie, Bulgarie, Roumanie) sont surtout spécialisés dans le BTP.

Les travailleurs immigrés de pays asiatiques sont davantage spécialisés dans l’hôtellerie‑restauration et, dans une moindre mesure, dans l’industrie textile.

AFP

 

 

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