Ce 1er mai je me lève tôt. Il est 5 h 30 et je sais qu’en plus d’être un jour férié, c’est le premier jour des congés de printemps, comme on les appelle maintenant. J’ai décidé de me rendre tôt à l’aéroport afin de m’éviter le stress des queues aux enregistrements et aux contrôles.
Invitée à l’université de Valladolid pour une série de conférences, je me réjouis de quitter un peu ma routine après un hiver long et un printemps qui n’en porte que le nom. Gare d’Uccle Calvoet, le jour se lève, je suis seule sur le quai. Le train pointe à l’horizon et j’embarque pour la gare du Midi. J’y suis en 6 minutes.
Voie 12, le train pour l’aéroport m’attend sur le quai, les portes grandes ouvertes, je n’ai plus qu’à m’installer. Il démarre dès que je me pose sur le siège et il me conduit à destination en 15 minutes à peine.
C’est cool comme diraient les ados. J’y suis, rapidement. Je descends du train, grimpe les étages qui me séparent de l’aéroport. L’escalator était juste devant la porte de ma voiture, une première étape du voyage comme un songe, vite, rapide et sans stress.
Encore sur les escaliers volants, je prépare mon billet de train où le QR code me permettra de franchir la porte de sortie. La porte de sortie ? Elle est béante, large comme un camion, il suffit de la franchir.
Personne pour vous saluer, vous jauger, vous questionner, vous contrôler… Rien ! Bienvenue à l’aéroport de Bruxelles National !
Prenez vos aises, faites ce que vous avez à faire, allez prendre un café, acheter un produit à la boutique du duty free, observez la diversité des gens. Juifs orthodoxes, Sikhs, Moyen-orien
Le procès des attentats de Bruxelles et de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem bat son plein. Des victimes sont mortes et d’autres seront à jamais détruites par le traumatisme vécu mais l’aéroport est redevenu ce lieu de partance et d’arrivée insouciant. Parmi mes altérités de voyage combien y pense ? Que l’être humain puisse être fort de cette résilience, quel cadeau de la nature ! Que l’être humain ne passe pas sa vie à voir le mal partout, quelle richesse !
Mais si j’avais dans mon sac une arme pour semer la mort qui m’en aurait empêché ?