Fondé en 1945, le journal satirique Pan fait partie du paysage médiatique belge depuis 78 ans et il se modernise. Demain, 1 février 2023, la version numérique sera officiellement lancée et elle s’ajoutera aux médias en ligne de plus en plus nombreux et c’est tant mieux.
C’est un peu à l’image du quotidien français, le Canard enchaîné que Pan, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, a choisi comme ligne éditoriale le traitement de l’actualité sous l’angle de la satire. L’idée originale, avalisée par l’un des fondateurs, Léo Campion (citoyen franco-belge aux origines montoises par sa mère), était de proposer aux journalistes de ne signer leurs papiers qu’avec des pseudonymes faisant apparaître la syllabe « pan ». Campion, rejoignant Paris pour poursuivre sa carrière de chansonnier et d’humoriste, passera le flambeau non sans marquer par son esprit libre et irrévérencieux.
En 1961, le Centre de recherche et d’information socio-politique publie un Courrier Hebdomadaire qui ne laisse aucun doute sur la ligne éditoriale de Pan: « Si on devait se baser sur l’origine sociale et politique des directeurs de PAN ou encore sur les publications auxquelles collaborent régulièrement les principaux rédacteurs de PAN, on devrait situer ce journal très nettement à droite, voire à l’extrême droite. »
La ligne évolue toutefois avec le temps. En 2010, Pan fut racheté par son concurrent Père Ubu (propriété de feu Rudy Bogaerts, père de John, actuel propriétaire de PAN) et s’opère alors la fusion des deux. Sept ans plus tard, John Bogaerts, propriétaire des titres « Père Ubu / Pan » décide de cesser la collaboration entre les deux pour relancer le magazine PAN en avril de la même année sous la direction de Marcel Sel. Quelques mois plus tard, Bogaerts annonce le départ de Marcel Sel et le remplace par Pierre-Henri de Vigne.
L’arrivée d’Alessandra D’Angelo aux commandes de la nouvelle version numérique
Si depuis la création du journal, PAN est une affaire d’hommes, c’est une femme, Alessandra d’Angelo qui sera à la tête de Pan.be. Femme et d’origine italienne, disons le clairement, c’est une double rupture pour Pan. Juriste de formation, ex-avocate au Barreau de Bruxelles, journaliste d’investigation, chroniqueuse radio et télé, auteure et conférencière, on est impatient de découvrir la ligne qu’elle va incarner à partir de ce 1er février 2023. En réalité, John Bogaerts, qui est aussi fondateur du cercle d’affaires B19, ne prend pas de grand risque en confiant son nouveau projet à une femme qui connait bien les mondes médiatique, judiciaire et politique belges.
Alessandra d’Angelo confie ainsi :« qu’à l’heure du virtuel, une transition vers le numérique s’impose. Pan.be se veut être un média résolument optimiste, volontiers impertinent et toujours rigoureux. » Le contenu se voudra composé de papiers courts et de formats longs. L’équipe de journalistes œuvrant déjà sur la version papier contribuera aussi selon l’actualité à la version en ligne. La rédactrice en cheffe, Alessandra d’Angelo fait le vœu de « recréer un vrai débat, sans ingérence, ce qui ne peut que redonner du sens à notre rôle de contre-pouvoir, et faire sens, pour communiquer sans tabou sur les crises actuelles. »
Site internet : www.pan.be