Portrait : Lahcen Zinoun, danseur étoile, humaniste rêveur

 

Le rêve interdit, biographie

 

Le 30 septembre prochain, l’Espace Magh reçoit l’icone de la danse classique marocaine : Lahcen Zinoun. L’artiste viendra présenter une biographie : « Le rêve interdit » publiée aux éditions Maha. L’occasion pour divercite.be de lui consacrer un portrait.

L’art est un droit, clame Lahcen Zinoun. Pour lui, tout enfant a le droit, dès son plus jeune âge, de toucher à la pratique artistique, quelle qu’elle soit. Pourtant, la danse classique ne fait partie de la culture marocaine. Elle ne l’est pas pour les femmes et moins encore pour les hommes. La danse classique, son esprit, la spiritualité qu’elle engendre et transcende ne sont pas des variations comprisses dans les pays du sud de la Méditerranée.  Pourtant, Lahcen Zinoun, à force de passion et de persévérance, a su apprivoiser son art et les regards portés sur la discipline.

Né en 1944, au Maroc, c’est à l’âge de 10 ans qu’il entre au conservatoire de Casablanca. A 20 ans, il obtient le premier prix de danse, nous sommes alors en 1964. Dans les années 1960, l’immigration marocaine en Belgique est surtout « utile » aux charbonnages ou aux métallurgies. Lahcen Zinoun, lui, devient danseur étoile au Ballet Royal de Wallonie.  Il y décroche des rôles prestigieux et danse pour les plus grands chorégraphes de l’époque. Des noms qui, dans le milieu de la danse, force admiration et respect comme ceux de l’allemand  Peter Van Dyck, le cubain Jorge Lefebre (directeur du ballet royal de Wallonie) ou encore Hanna Voos, danseuse et chorégraphe née dans la région de La Louvière, en Belgique.

Ses périples, à travers la monde entier pour partager son art, ne l’éloignent pas définitivement du Maroc puisqu’il y retourne avec sa femme, Michèle Barette, elle aussi danseuse, dès la fin des années 1970. Là-bas, ils créent une compagnie « Le Ballet-Théâtre Zinoun » et une école de danse.

Le rêve interdit

Son dernier ouvrage publié en 2020 aux éditions Maha et qu’il viendra présenter à Bruxelles, retrace le parcours d’une vie faite de bonheurs ultimes et de terribles tragédies. Mais un artiste caresse rarement une seule facette de l’art. Cinéaste, sculpteur, poète, peintre… sa sensibilité se décline avec passion et conviction dans chaque langage artistique exprimé. Parcours exceptionnel, sans nul doute, mais pour une enfance entre idylle et contrainte :  « le pire ennemi, c’est la résignation » , citant ainsi une pensée du musicien français Berlioz, dans le prologue de son film « Piano » produit en 2002. L’art c’est un enfant musardant dans les rues du centre-ville de Casablanca. Une bâtisse blanche et « une délicate musique qui filtre à travers une grande fenêtre ». Il cherche l’entrée, finit par la trouver, ce jour-là  écrira-t-il, « je venais de franchir, seul, la barrière sociale. »

Un drame ultime

Ses deux fils suivent sa trace. Jaïs, reçoit en 1988 le 1erPrix de Lausanne et devient soliste au San Francisco Ballet. Quant au second, Chems-Eddine, il deviendra danseur au Ballet royal de Flandre, en Belgique, puis au Ballet du Nord en France.

Le 12 novembre 2008, la vie écorchera Lahcen Zinoun et sa femme, Michèle Barette, de la manière la plus effroyable qui soit. Chems-Eddine, 28 ans, acteur plein de promesses qui venait de terminer un film, Journey to Meca, d’Ibn Battûta, trouvera la mort dans un accident de la route. Il fera graver sur la tombe de son  fils « Gloire à celui qui a donné beauté à la vie et vie à la beauté ».

Pour assister à la présentation du livre « Le rêve interdit » de Lahcen Zinoun à l’Espace Magh réserver votre place ici

 

 

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Un commentaire sur « Portrait : Lahcen Zinoun, danseur étoile, humaniste rêveur »

  1. Lahcen zinoun ou le Maestro comme j aime l appeler est une fierté pour tous les marocains Artiste dans l’âme, généreux, souriant, accueillant, il est l’un des plus grandes figures artistiques non seulement au Maroc mais pour dans le monde entier. Un grand rêveur mais aboutit toujours à réaliser ses folies artistiques et vivement que le film  » le rêve interdit » voit le jour

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