Depuis quelques jours, en France, un débat se (re)invite sur le fameux burkini. Un sondage a été réalisé par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel français (CSA) pour nos confrères de CNEWS. Livré ce jeudi 24 juin, il dévoile que sept Français sur dix sont en faveur de l’interdiction du vêtement usité par certaines musulmanes pour aller nager.
La droite française, qui a récemment durci le projet de loi «confortant le respect des principes de la République et de lutte contre le séparatisme», se voit donc ici rejointe par une majorité de français qui voit en le burkini un élément supplémentaire de fracture entre les communautés. Le Senat français, acquis en nombre de sénateurs à l’opposition, avait adjoint, à la loi anti-séparatiste, un amendement « anti-burkini » dans les piscines municipales. Celui-ci était formulé en ces termes : « Le règlement d’utilisation d’une piscine ou baignade artificielle publique à usage collectif garantit le respect des principes de neutralité des services publiques et de laïcité ».
Le texte a ensuite été supprimé par l’Assemblée nationale majoritairement composée de députés de LREM d’Emanuel Macron rejoint par des députés du parti socialiste. Pour ces derniers, cette suppression est une bonne chose car anticonstitutionnelle.
Concernant le sondage CSA/CNEWS réalisé le 22 et le 23 juin, ce ne sont pas moins de 1000 personnes qui ont été sollicitées avec l’écrasante majorité de 73% des personnes interrogées qui sont pour l’interdiction du burkini à la piscine. 26% pensent qu’il faut l’autoriser et 1% ne se prononcent pas.
En Belgique ?
En juin 2018, La secrétaire d’État à l’Égalité de Chances de l’époque, Zuhal Demir (NVA) avait souhaité une mise à l’étude d’une interdiction dans la loi du port du burkini dans les piscines. Elle affirmait alors que le burkini : « représentait une menace de la religion sur les droits des femmes ».
Lors des élections de 2019 le journal la Libre , ( en en collaboration avec la RTBF, la VRT, De Standaard, l’UCLouvain et l’Université d’Anvers), avait demandé aux sept principaux partis francophones de se positionner « pour » ou « contre » l’autorisation du burkini dans les piscines publiques. Alors que le MR, le PS, le CDH, DEFI et le PP étaient contre, ECOLO et le PTB étaient pour. Pour les Ecolos : » L’invocation des principes de neutralité, d’hygiène et de sécurité pour justifier l’interdiction du maillot de bain intégral a été écartée par les juges (Gand, juillet 2018) (…) quant au PTB : « Sur 800.000 personnes qui vont chaque année à la piscine à Bruxelles, seulement trois veulent nager en burkini. Certains instrumentalisent cela pour polariser la société. (…)