Que devient Rama Yade, l’ex-secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy

Personne n’a oublié Rama Yade, jeune secrétaire d’état chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme de 2007 à 2009, puis secrétaire d’État chargée des Sports jusqu’en 2010 dans le gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Elle avait à peine 31 ans. Le visage de la jeune femme incarnait alors la volonté du président d’offrir une image de la diversité à son gouvernement.

Rama Yade est d’origine léboue, une communauté du Sénégal surtout concentrée dans la presqu’île du Cap-Vert. Ils sont majoritairement musulmans et parlent le wolof.

En 1987, la petite fille à 11 ans et sa famille quitte le Sénégal pour rejoindre la France. Père diplomate (il fut le secrétaire particulier du président Léopold Sédar Senghor) et mère professeure de lettres, Rama est issue d’un milieu intellectuel et plutôt aisé. Mais la vie française se complique très vite. Trois ans après être arrivés en France, ses parents divorcent. Son père rentre alors au Sénégal et sa mère doit assumer les quatre enfants dans une cité de Colombes  dans les Hauts-de-Seine. La brillante jeune femme, ainée de la fratrie, poursuit ses études en hypokhâgne ( classe préparatoire aux études littéraires) puis à l’Institut d’études politiques de Paris en 2000.

L’entrée en politique.

L’emploi, la formation professionnelle et l’Outre-mer seront ses premières matières à la commission des affaires sociales de la Haute Assemblée du Sénat français. Nous sommes alors en 2002. En 2005, elle rejoint la chaîne parlementaire Public Sénat. Elle devient directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication.

Son cœur est à gauche. Elle voue une grande admiration pour Christiane Taubira ( PS) mais c’est l’UMP qu’elle rejoint en 2005. Fascinée par Nicolas Sarkozy qu’elle admire pour son « charisme » et sa politique de discrimination positive, elle grimpe les échelons dans les instances de l’UMP. En 2006, elle est nommée secrétaire nationale chargée de la francophonie au sein de parti. Lorsque Nicolas Sarkozy remporte les élections présidentielles en mai 2007, elle est nommée Secrétaire d’Etat. Mais très vite, elle partage ses humeurs et ses désaccords sur la politique du gouvernement auquel elle participe. L’incident le plus relaté reste sa sortie médiatique, en 2007, où elle condamne, six mois après l’élection présidentielle, la visite de Mouammar Kadhafi à Paris. Elle était alors secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme.

Mais déjà en septembre de la même année, elle montre la puissance de ses engagements. A Aubervilliers, des squatteurs doivent être expulsés sur décision de justice. Elle s’y rend pour soutenir les expulsés.  Le soir même, le premier ministre François Fillon la convoque et la recadre fermement. Mais Rama Yade ne se laisse pas facilement intimidée. En novembre 2007, Sarkozy organise une visite officielle en Chine, elle décline l’invitation. Ses positions, trop souvent hors des lignes, exhorteront finalement le premier ministre Fillon à l’écarter définitivement du gouvernement en 2010. L’année suivante, elle quitte l’UMP et rejoint Jean-Louis Borloo qu’elle soutient pour l’élection présidentielle. Mais 2012  sera l’année de François Hollande.

En juin 2014, elle se présente comme candidate à la présidence du Parti radical. Elle est battue, conteste la décision en justice mais elle est déboutée en première instance. En avril 2016, dégagée de tout mandat politique, elle annonce sa candidature pour l’élection présidentielle de l’année suivante. Son mouvement politique :  » La France qui ose » ne convainc pas suffisamment. Elle devra renoncer, n’ayant pas réuni les  500 signatures des maires de France, nécessaires pour se présenter.

La vie après la politique.

C’est en vacances, dans le Sud de la France, que Rama Yade, après avoir échoué à la candidature présidentielle, décide de faire un pas de côté. Dix ans de sa vie consacrée à l’engagement  politique la ramène à un besoin de recul et de nouvelles perspectives. A 44 ans, Rama Yade a accepté la direction de la branche Afrique à l’Atlantic Council. Ce cercle, est l’un des plus influent cercle de réflexion au monde, dont le siège est à Washington.  Sa mission :promouvoir les relations entre les États-Unis et les pays africains.

Dans une tribune parue le 30 aout dernier dans le magazine « Jeune Afrique », Rama Yade affirme que le retrait américain en Afghanistan est un avertissement pour le Sahel où des groupes armés continuent de semer la terreur. cela présage-t-il d’un retour sur la scène politique ? L’avenir nous le dira ?

 

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