Proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2002 pour sensibiliser à l’importance de la diversité culturelle, la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement est depuis célébrée tous les 21 mai. Initiative louable qui a pour dessein de mettre en lumière la richesse des cultures du monde, mais aussi « le rôle essentiel du dialogue interculturel pour la paix et le développement durable. »
Si, comme une multitude de combats sociétaux, les défis doivent être travaillés chaque jour de l’année pour aboutir à une efficacité profonde et durable, une journée internationale a au moins le mérite de poser un projeteur pour, au mieux, initier un début de réflexion ou, au pire, les prémices d’une prise de conscience.
Pourquoi une Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement ?
l’UNESCO affirme que « 89 % de tous les conflits actuels ont lieu dans des pays où le dialogue interculturel est faible». Il faudrait donc parler, communiquer, débattre sur les différences culturelles pour assoir une base d’entente et de respect et forger une coopération efficace de maintien de la paix. En renforçant le dialogue interculturel, on pourrait ainsi éluder pas mal d’incompréhension et favoriser le respect.
En somme, cette Journée mondiale serait l’ occasion de célébrer la diversité des cultures et de reconnaître leur rôle dans la construction des sociétés à travers le monde, mais à ce stade de l’état du monde, il s’agit plus d’un vœu pieux que d’une réalité en devenir. Le site des Nations Unies nous informe que le secteur culturel constitue l’un des moteurs de développement les plus puissants au monde. Il représente plus de 48 millions d’emplois à l’échelle globale dont près de la moitié est occupé par des femmes » Un secteur qui attire aussi beaucoup les jeunes de moins de 30 ans.
Mal considéré, ce secteur essentiel n’est pas une priorité, bien loin de là, des politiques publiques et des initiatives de coopération internationale. MONDIACULT 2022 avait réuni à Mexico près de 2600 participants venus de 150 pays. Une déclaration avait été rédigée, fruit de dix mois de négociations multilatérales animées par l’UNESCO, où des États reconnaissaient pour la première fois « la culture comme étant un bien public mondial ». Si la perplexité reste de mise sur la valeur ajoutée d’une telle journée, sa célébration offre au moins l’opportunité de mettre en place des initiatives et des projets visant à favoriser le dialogue interculturel et à promouvoir la diversité dans les politiques et les pratiques tant au niveau local que mondial.