
Il aura fallu plus de neuf heures aux jurés pour décider de la peine à infliger aux meurtriers de Vanesa Campos. Prostituée transgenre arrivée du Pérou et en situation irrégulière, elle est abattue à l’âge de 36 ans, au bois de Boulogne à Paris. Durant la nuit du 16 au 17 août 2018, elle s’oppose à un plusieurs hommes armés qui venaient de voler quelques instants plus tôt le revolver d’un policier. Elle meurt d’une balle reçue dans le thorax.
C’est donc ce samedi 29 janvier, soit près de trois ans et demi après le drame, que huit hommes d’origine égyptienne ont été condamnés par la cour d’assises de Paris. Les peines vont de trois à vingt-deux ans de prison. Les deux principaux accusés, Mahmoud Kadri, 24 ans et Karim Ibrahim, 29 ans, se voient condamnés, l’un et l’autre, à vingt-deux ans de réclusion criminelle.
Deux autres membres du groupe du nom de Aymen Dib et Karim Aboubeisha sont quant à eux condamnés à six ans de prison. Pour les autres, comparant libres à l’audience, ils ont été condamnés à des peines entre trois à cinq ans de prison.
Deux ans et demi d’ enquête !
Le meurtre de Vanesa, en cet été 2018, s’inscrit dans un contexte de criminalité particulièrement intense au bois de Boulogne. Un groupe d’hommes rackette les prostituées mais aussi leurs clients. Chaque soir, les racketteurs se rendent sur le territoire des prostituées pour faire pression sur elles.
Vanesa Campos prévient la police pendant que celle-ci effectue sa ronde mais selon les travailleuses du sexe, sans l’identité des hommes, la police ne réagit pas: « c’était toujours la même histoire. Ils nous demandaient leur identité mais nous ne la connaissons pas. Nous avions beau être les plus précises possible dans la description, la police n’écoutait pas. Après tout, nous ne sommes que des putes. Qui se soucie vraiment de nous? ».
Vanesa Campos et ses amies transsexuelles se prostituent aux abords d’une route occupée par la communauté des trans d’Amérique latine qui ne sont pas sous la « protection » de proxénètes. Elles relatent que les policiers moquent et rabaissent les prostituées transsexuelles plutôt que de leur venir en aide. Elles même évitent de se rendre au commissariat de peur d’être expulsées.