Personne n’a oublié le drame connu par ce jeune homme de 23 ans, Ilan Halimi, mort torturé par ceux qu’on avait appelés à l’époque « Le gang des barbares » dont le cerveau était Youssouf Fofana (condamné depuis à la perpétuité avec 22 ans de sureté). Nous étions alors en 2006 et il s’agissait ouvertement d’un crime antisémite.
Le jeune Ilam aura connu un enfer absolu avant d’être retrouvé entre la vie et la mort le long d’une voie de chemin de fer près de Sainte-Geneviève-Des-Bois, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris. Le jeune homme décédera avant d’arriver à l’hôpital et l’autopsie révèlera qu’Ilan a été brulé sur 80 % de son corps. Les stigmates d’hématomes, de contusions et une plaie à la joue faite au cutter ainsi que des plaies à l’arme blanche sous la gorge seront également visibles. Jamais, dans l’histoire contemporaine française, une telle barbarie n’avait été commise par pure antisémitisme. La colère et l’indignation avaient alors saisi toute la population en France mais aussi dans de nombreux pays à travers le monde.
Le Prix Ilan Halimi, une façon de sensibiliser sur les actes racistes et antisémites
Créé en 2018 par la DILCRAH dans le cadre du plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme 2018-2020, ce Prix vise à récompenser les jeunes qui se mobilisent et qui, « par leur créativité et leur inventivité, s’engagent pour faire reculer les préjugés ».
Il s’agit de mobiliser et de récompenser des collectifs de jeunes de moins de 25 ans, que cela soit dans un cadre scolaire ou associatif. Il est nécessaire qu’un « majeur référent » soit le coordinateur du projet. Quant à la finalité, elle est de contribuer à faire reculer les préjugés racistes et antisémites. Le jury est composé de personnalités du monde du sport, de la culture, de l’éducation, de la citoyenneté et de l’engagement.
Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, ont participé cette année à la remise du Prix. Quatre projets ont été mis à l’honneur et Grand Prix a été attribué au projet « Dans leurs yeux », du Centre Scolaire du quartier mineur du centre pénitentiaire de Liancourt, dans l’Oise. Le projet a vu le jour pour répondre à une série d’altercations à caractère raciste entre détenus du quartier mineur du centre pénitentiaire en leur donnant des connaissances historiques sur la création des stéréotypes.