En Algérie, les incendies de forêt sont des drames qui touchent le pays chaque année depuis des décennies. Cet été encore, des feux incontrôlables ont éclaté dans plusieurs pays du sud de l’Europe, mais aussi en Algérie, faisant des dégâts humains et écologiques considérables. Largement relayé, images à l’appui, nous avons pu mesurer le désastre apocalyptique que les feux ont occasionné dans les villages et dans les montages, n’épargnant ni les animaux ni les habitations.
Si les chaines de télévision nous proposent de vivre ce fléau en temps réel, nous expliquant que les raisons sont liées au réchauffement climatique, en Algérie, les incendies de forêt dévastateurs se produisent depuis des décennies.
Au cours du XXe siècle, le pays a été touché par des dizaines d’ incendies de forêt, certains ayant eu des conséquences dévastatrices sur les écosystèmes naturels du pays. Certes, le feu qui détruit la nature est un problème mondial (Californie, Australie, Grèce…), mais ce pays d’Afrique du Nord, en raison de son climat méditerranéen et de la présence de zones boisées très étendues, se trouve dans le palmarès des pays les plus touchés.
Dans les drames qui restent encore en mémoire parmi les plus anciens, on peut évoquer les incendies de 1951 qui ont détruit des hectares de forêts et pour l’essentiel dans la région de Kabylie.
Mémorables également ceux de 1983. Une chaleur caniculaire conjuguée à la malveillance humaine ont occasionné des dizaines d’incendies qui ont causé des pertes humaines et animales, sans parler des conséquences pour l’environnement.
Autre moment de l’histoire, les incendies de 2007. En août, l’Algérie fait face à une série d’incendies de forêt dans différents endroits du pays, mais surtout dans les régions montagneuses. Des flammes difficiles à maîtriser en raison notamment des vents très violents qui ont participé à la propagation du feu. Difficile d’établir les responsabilités, mais il n’est pas à exclure que parfois le brûlage agricole incontrôlé ou des feux de camp peuvent en être la cause en sus des incendies purement criminels.
L’été, cette période de sécheresse par définition rend le déclenchement des incendies beaucoup plus aisé. Les autorités algériennes ont mis en œuvre diverses stratégies pour lutter contre ce fléau comme la création de brigades de lutte contre les incendies ou encore une sensibilisation accrue du public sur les pratiques de prévention, mais le drame de 2021 faisant plus de 90 morts (le plus meurtrier depuis des décennies), celui de 2022 (où l’on a comptabilisé 37 morts) et celui de cet été 2023 prouve que le chemin de la prise de conscience citoyenne est encore long.
Cet été c’est la région de Bejaia en Kabylie ( 250 km d’Alger) qui est la plus touchée avec déjà 34 morts alors que la période estivale n’est pas finie. On dénombre à ce jour des milliers d’hectares de forêts et de cultures détruites, des centaines d’habitations effondrées et des dizaines de sinistrés sans eau ni électricité.