Ce n’est pas moins d’une cinquantaine d’incendies d’origine criminelle qui ont débuté ce lundi 10 aout dans la région du nord de l’Algérie. Le nombre de morts ne cesse de d’augmenter. Le gouvernement algérien vient de décréter trois jours de deuil national.
Déjà très gravement touchée par la Covid 19, que les autorités peinent à maitriser, c’est maintenant le feu qui s’ajoute aux drames estivaux des Algériens. Comme nombre de pays méditerranéens, l’Algérie est victime d’une terrible canicule. La sécheresse attise de manière exponentielle la propagation du feu. Selon le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud : « Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle » a -t-il confié. A ce jour, on dénombre déjà 42 décès dont 17 civils dans les villes de Tizi-Ouzou et Sétif. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a quant à lui annoncé, via son compte twitter, la mort de 25 militaires qui avaient été réquisitionnés pour tenter d’éteindre les incendies.
La canicule et la pénurie d’eau aggravent la situation dans le pays. Quant à savoir si une amélioration de la météo peut être espérée, les services météorologiques sont pessimistes. Ils prévoient plutôt des températures qui pourront monter jusqu’à 47 degrés. Même si chaque année des incendies éclatent, cette année est particulièrement violente. En 2020 c’était déjà 44 000 hectares de végétations qui avaient brulé.
18 wilayas (préfectures) sont victimes du feu.
Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Medea, Tébessa, Blida et Skikda… sont touchées. Outre les décès de militaires, nombreux civils sont brulés de manière grave ou légère. Toujours selon les autorités algériennes, l’ intervention de l’armée a permis de sauver des familles dans les montagnes de Kabylie difficiles d’accès comme celles de Béjaïa et Tizi-Ouzou. Sur les réseaux sociaux des images insoutenables circulent. Des forêts calcinées, des animaux à l’agonie et des villageois affrontant le feu en tongs et armés de branches d’arbres.
Déjà terriblement acculés par la pandémie de la Covid 19, les hôpitaux algériens sont dans l’impossibilité de faire face aux blessés qui arrivent aux urgences. Sur les réseaux sociaux, des citoyens font des appels à la solidarité. Les demandes concernent surtout des médicaments, des bandages spécifiques aux brulés, des crèmes ou des solutions aqueuses. Certaines exhortations s’adressent aux autorités leur suggérant de faire appel à l’aide internationale pour seconder les services d’incendies algériens.
Réchauffement climatique mondial…
Même si la cause des incendies en Algérie est criminelle, ceux qui se multiplient à travers le monde : Turquie, Grèce, Californie… sont immanquablement associés au réchauffement climatique. L’augmentation de la température et les sècheresses de longues périodes fomentent les départs de feu dans des zones difficiles d’accès et donc difficiles à maitriser. Les gouvernements et les populations touchés par ces fléaux devront désormais en tenir compte.