La Norvège condamne ce vendredi le siège « inacceptable » de Gaza par l’armée israélienne, après l’assaut meurtrier lancé samedi par le Hamas contre Israël.
« Israël est en droit de se défendre (…) mais ils ne peuvent pas utiliser tous les moyens possibles et imaginables » a déclaré la cheffe de la diplomatie norvégienne, Anniken Huitfeldt, au micro de la radio publique NRK.
« Je condamne ce blocus, car c’est nécessaire de le faire quand il demande à tant de gens de se déplacer et quand ces gens n’ont pas accès à la nourriture et aux médicaments », a-t-elle ajouté.
Après l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre qui a fait plus d’un millier de morts sur son territoire, Israël a décrété un « siège complet » de la bande de Gaza, déjà sous blocus terrestre, aérien et maritime depuis plus de 15 ans.
Vendredi, l’État hébreu a également ordonné l’évacuation, dans les 24 heures, de « tous les civils » du nord de la bande de Gaza vers le sud, soit environ 1,1 million de personnes, selon le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric.
« L’instauration d’un blocus total, y compris sur l’accès à l’électricité, l’eau, la nourriture et d’autres biens indispensables à la survie de la population civile à Gaza est inacceptable », avait déjà réagi Mme Huitfeldt dans un communiqué jeudi soir.
Le pays scandinave a condamné les attaques commises par le mouvement islamiste palestinien.
La Norvège fait exception à la ligne traditionnelle qui consiste à reconnaitre les organisations terroristes dressée par l’ONU. En effet, le pays ne reconnait pas le Hamas comme étant un groupuscule terroriste. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a néanmoins qualifié mercredi le mouvement « d’organisation terroriste ».
« Une organisation qui a planifié, conduit et revendiqué de tels actes terroristes doit pouvoir être considérée comme une organisation terroriste. Un point, c’est tout », at-il dit devant le Parlement.
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, tuant des civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, semant la terreur sous un déluge de roquettes.
Lors de cet assaut qui a provoqué la sidération du pays, ils ont enlevé plusieurs dizaines d’otages israéliens, étrangers et binationaux, que le Hamas menace d’exécuter.
Israël a riposté en annonçant une guerre pour détruire les capacités du Hamas, pilonnant la bande de Gaza et déployant des dizaines de milliers de soldats autour de l’enclave palestinienne et à sa frontière nord avec le Liban.
Depuis le début des hostilités, au moins 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël. Côté palestinien, 1.537 personnes ont été tuées, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.
La bande de Gaza, enclave pauvre et exiguë où s’entassent 2,3 millions d’habitants, est désormais en état de siège, privée d’approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.
Malika Madi avec AFP