L’armée israélienne a démoli jeudi à Ramallah en Cisjordanie le logement d’un Palestinien accusé d’avoir commis un attentat dans lequel deux Israéliens ont péri en novembre.
Des heurts ont éclaté dans la nuit lorsque l’armée a pénétré dans la ville, a révélé un journaliste de l’AFP. Selon le ministère palestinien de la Santé, six personnes ont été blessées, la plupart légèrement, lors de ce raid retenti.
À coups d’explosifs, l’armée israélienne a détruit le premier étage du petit immeuble où résidait Eslam Froukh, arrêté en décembre par les forces de sécurité israéliennes et accusé d’avoir commis un attentat en novembre à l’entrée de Jérusalem.
Un adolescent israélo-canadien de 15 ans et un quinquagénaire ont succombé à leurs blessures lors de cet attentat.
« La maison a été détruite après qu’un recours auprès de la Cour suprême (israélienne) contre la destruction ait été rejeté », a indiqué l’armée dans un communiqué.
Israël a régulièrement détruit le domicile des Palestiniens accusés d’avoir mené des attaques anti-israéliennes. Le gouvernement a défendu l’effet dissuasif de cette politique, mais ses détracteurs dénoncent une punition collective affectant des familles qui se sont retrouvées à la rue.
Oum Eslam Froukh, mère d’Eslam, a manifesté auprès de l’AFP que la politique de démolition « ne fait qu’alimenter la haine et (le désir de) vengeance ».
Des Palestiniens ont lancé des pierres et des explosifs en direction de véhicules de l’armée israélienne, a observé un journaliste de l’AFP sur place.
L’armée a fait état de « troubles violents » et a indiqué avoir ouvert le feu et utilisé des moyens de dispersion anti-émeute. « Des personnes ont été blessées », a-t-elle précisé, ajoutant qu’aucun soldat n’avait été blessé.
Les incursions militaires israéliennes sont rares dans le centre de Ramallah.
« C’était une longue nuit, de 11 h du soir jusqu’au matin, il ya eu du gaz lacrymogène et des jeunes hommes ont été blessés », a relaté à l’AFP Oum Mohammed Froukh, qui fait partie de la famille Froukh et habiter dans le même quartier.
Palestinien de Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël, Eslam Froukh possédait à ce titre une carte de résident en Israël, mais vivait à Ramallah. D’après l’armée, il a agi seul lors de l’attentat à Jérusalem et « était mû par son idéologie salafiste-jihadiste » et « s’identifiait au groupe État islamique ».
La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
© Agence France-Presse