Par Hassan ALBALAWI , diplomate et écrivain palestinien à Bruxelles
Mahmoud Darwich , une des figures de la Palestine et de la poésie arabe, est né le 13 mars 1941 à Al-Birwa, à l’est de Saint-Jean-d’Acre, en Palestine sous mandat britannique.
Il y a une dizaine d’années, le ministère palestinien de la Culture a décrété que cette date serait également le « Jour de la culture palestinienne ».
Mort le 9 août 2008 à Houston (Texas, États-Unis), il est enterré à Ramallah en Palestine. Un musée porte aujourd’hui son nom au même endroit.
Durant sa carrière d’écrivain et poète, il aura publié plus de vingt volumes de poésie, dont sept livres en prose. Il était également rédacteur de plusieurs publications littéraires.
Toute son œuvre s’est construite autour de sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu de multiples récompenses et ses livres traduits dans plus de vingt langues.
Connu pour son engagement au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), c’est lui qui avait rédigé la Déclaration de l’Indépendance de l’État de Palestine lue par le président Yasser Arafat au Conseil National palestinien le 15 novembre 1988 en Algérie.
Un de ses poèmes s’intitule « Sur cette terre » est tiré du recueil « La terre nous est étroite et autres poèmes », Gallimard, Paris, 2000.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : l’hésitation d’avril, l’odeur du pain à l’aube, les opinions d’une femme sur les hommes, les écrits d’Eschyle, le commencement de l’amour, l’herbe sur une pierre, des mères debout sur un filet de flûte et la peur qu’inspire le souvenir aux conquérants.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : la fin de septembre, une femme qui sort de la quarantaine, mûre de tous ses abricots, l’heure de soleil en prison, des nuages qui imitent une volée de créatures, les acclamations d’un peuple pour ceux qui montent, souriants, vers leur mort et la peur qu’inspirent les chansons aux tyrans.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l’appelait Palestine. On l’appelle désormais Palestine. Ma Dame, je mérite la vie, car tu es ma Dame.