Société : L’Afrique du Sud va dépénaliser la prostitution

En Belgique, depuis des décennies, les citoyens belges pensent que la prostitution est légale, mais elle n’a jamais été que tolérée. Depuis le 1er juin 2022, les travailleuses du sexe sont considérées comme des « professionnelles » comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que pour les indépendantes. La Belgique est ainsi l’un des premiers pays d’Europe à considérer les prostitués comme des femmes et des hommes pouvant bénéficier du droit au chômage, à la sécurité sociale, aux congés de maternité/paternité, etc. Le proxénétisme est bien évidemment toujours interdit.

Le plus vieux métier du monde, les politiques l’ont enfin bien intégré, sera celui qui disparaitra le dernier. Victimes exploitées, malmenées, violentées parfois jusqu’à la mort, les prostitués connaissent des existences où la précarité flirte avec la survie. Si en Europe, dans des pays comme l’Espagne, les Pays-Bas, la Grèce, l’Allemagne, l’Autriche ou encore la Suisse, les états ont pris la décision d’offrir un cadre légal pour protéger les travailleurs du sexe, dans le reste du monde la prostitution reste illégale et passible de prison ( dans le meilleur des cas) pour la ou le prostitué autant que pour le client.

L’Afrique, le continent des espoirs et des désespoirs.

Sida, proxénétisme, mafia, trafic de drogue, guériras urbaines, extrême pauvreté… l’Afrique joue sur les multiples tableaux de la grande misère. La prostitution est le lot de dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui, à travers leur corps, tentent de gagner de quoi survivre.

Le Sénégal était le seul pays d’Afrique où la prostitution était réglementée, depuis 1969, avec l’impératif que le ou la travailleuse est plus de 21 ans. Depuis ce vendredi 9 décembre 2022, le gouvernement sud-africain a déposé un projet pour dépénaliser la prostitution.

L’objectif est celui qui a poussé d’autres pays en Europe,  à savoir la lutte contre les violences faites aux femmes de plus en plus nombreuses dans cette région du monde.

Les associations du pays recensent jusqu’à 150.000 prostitués. L’objectif est, dans le cadre des recours à des services sexuels, de ne plus juger les faits comme étant des délits.

« On espère que la dépénalisation réduira les atteintes subies par les travailleuses du sexe« , a déclaré Ronald Lamola, membre du Parlement de la République d’Afrique du Sud lors d’une conférence de presse.

Le parlementaire a également ajouté que la légalisation, dans un pays ravagé par le SIDA, permettrait « un meilleur accès aux soins » et « moins de discrimination et de stigmatisation ».

En Afrique du Sud, les violences contre les femmes sont croissantes.

Selon les chiffres officiels : « les viols et les agressions sexuelles ont augmenté de 13% entre 2017-2018 et 2021-2022 ». Les viols battent également des records. Toutes les douze minutes un viol est déclaré, à cela il faut ajouter ceux qui restent inavoués. Les féminicides ont atteint 52% en comparaison du premier trimestre par rapport à l’an dernier.

«Si les prostituées ne sont plus étiquetées comme des criminelles, elles pourront bien mieux échanger avec la police au sujet de violences » selon SWEAT (groupe de défense des droits des prostitués) qui salue ce projet de loi et le décrive comme « une incroyable nouvelle ».

Yonela Sinqu, porte-parole du Sisonke National Movement of Sex Workers affirme à l’AFP que « Cela fait plus de deux décennies que l’appel à la dépénalisation du travail sexuel en Afrique du Sud a été lancé et pendant longtemps, nous avons été ignorés. D’aucuns de reconnaitre que ce travail est le fruit de militants déterminés à mener ce combat jusqu’au bout.

Récemment, les autorités avaient fait la découverte, dans un immeuble de Johannesburg, de plusieurs corps dont certains seraient des prostituées portés disparues.

Le président Cyril Ramaphosa estime que toutes violences basées sur le genre «devraient être considérées comme la principale « pandémie » affectant le pays».

Le projet de loi, pour une dépénalisation de la prostitution en Afrique du Sud, a été publié pour consultation publique. La décision ne devrait pas être connue avant plusieurs mois.

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