L’arrestation de M. El Kadi et la mise sous scellés des bureaux des médias qu’il dirige ont suscité une vague de solidarité parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie et en Europe. Une pétition en ligne appelant à sa libération a recueilli près de 800 signatures.
Réagissant à son placement en détention provisoire, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a estimé que cette mesure était « l’aboutissement d’une longue persécution et d’un harcèlement judiciaire sans fin dont l’objectif évident est de faire taire un des derniers médias algériens encore ouverts au libre débat et à la critique ».
« En décidant de placer Ihsane El Kadi en détention, les autorités ont clairement choisi d’aller jusqu’au bout de leur logique autoritaire pour museler les médias et adresser un message lourd à ceux qui continuent de défendre la liberté d’informer », a déclaré Khaled Drareni, représentant de RSF en Afrique du Nord.
Poursuivi pour un article de presse, M. El Kadi avait été condamné en juin à six mois de prison ferme, une peine confirmée en appel, mais non assortie d’un mandat de dépôt.
Il avait été jugé à la suite d’une plainte de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer pour un article publié sur le site de Radio M sur le mouvement islamiste Rachad, classé comme organisation terroriste en Algérie, et les protestations pro-démocraties du Hirak.
Pour RSF, M. El Kadi « paie sans doute le prix de ses articles critiques envers les autorités et de l’indépendance des médias qu’il dirige ».
L’Algérie figure à la 134e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2022 établi par RSF.