Brussels2030, c’est autour de cette appellation que se prépare le dossier de candidature de la ville de Bruxelles pour accueillir la capitale européenne de la culture en 2030. Pour piloter le montage du dossier bruxellois, le gouvernement régional avait désigné en février 2021 l’homme de théâtre et ex-directeur du Koninklijke Vlaamse Schouwburg (KVS), Jan Goossens, et la journaliste de la RTBF, Hadja Lahbib. Entretemps, cette dernière a rejoint le monde politique pour occuper le poste de Ministre des affaires étrangères de la Belgique.
Pour lui succéder, le gouvernement bruxellois fait un choix à la fois audacieux et ambitieux en désignant Fatima Zibouh. C’est une personnalité bien connue de la vie publique bruxelloise qui co-pilotera cet immense challenge qui consiste à la fois à monter le dossier de candidature mais aussi à inscrire le projet dans les dynamiques actuelles de création et de transformation culturelles de la Capitale.
La personnalité de Fatima Zibouh est marquée par la compétence et l’engagement. Diplômée en sciences politiques de l’Université Libre de Bruxelles, c’est à l’Université de Liège qu’elle décroche son doctorat en sciences politiques et sociales. Sa thèse, intitulée « Culture, Ethnicité et Politique. Les expressions culturelles et artistiques des Belgo-Marocains à Bruxelles 2010 -2016 », constitue la première tentative de formulation d’une histoire culturelle des Belgo-marocains. Mais Fatima Zibouh est également une personnalité engagée. On ne compte plus les collectifs, associations et autres Fondations avec lesquelles elle collabore sur des sujets comme la diversité, l’égalité, l’identité de Bruxelles, etc.
En février 2010, alors qu’elle venait de faire l’objet d’une proposition de désignation au Conseil d’administration du Centre pour l’égalité des chances, Fatima Zibouh avait fait l’objet d’une campagne d’opposition orchestrée par des personnalités de droite. Alain Destexhe, parmi d’autres reprochait au parti Ecolo d’avoir désigné une femme portant un voile affirmant dans la DH qu’il y avait derrière cette nomination un agenda caché visant à « introduire les accommodements raisonnables en Belgique (…) et contribuant « au renforcement du religieux dans la sphère publique« .
Ce à quoi un collectif d’universitaires, ayant pour point commun soit d’avoir travaillé avec Fatima Zibouh soit de l’avoir connue via ses écrits et ses activités scientifiques, avait répondu sèchement dans une carte blanche au Soir, reprochant à certains politiques de conduire ce débat de société fondamental « sur base de l’économie de la peur et du commerce de la rumeur ». Ce n’est, à l’évidence, pas la voie de la peur que vient de choisir le gouvernement bruxellois même si sa décision ne manquera pas, à nouveau, de titiller de la droite de la droitosphère à son extrémité.
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