Le festival a dû s’adapter cette année aux consignes sanitaires. Seuls 30% des spectateurs étaient acceptés dans la salle, malgré une longue liste d’attente.
Catherine Belkhodja, actrice, script doctor et productrice présidait le jury long métrage. Celui-ci était composé de Karen Byot, directrice adjointe de l’Unité fiction d’ARTE, Nicolas Verastegui, directeur du SAE Institute à Paris, Olivier Pouponneau, scénariste et Zoltán Mayer, réalisateur et photographe. Quant à Félix Terrones, écrivain et académicien péruvien, il présidait le jury court métrage composé de Delia Espina, actrice et Anne Colson, réalisatrice de court métrage.
L’atmosphère du festival était particulièrement conviviale : Chants, danses péruviennes en costumes, boissons et spécialités gastronomiques péruviennes ont été généreusement proposées aux spectateurs.
Le festival joue un rôle particulièrement important dans la transmission de la culture péruvienne, bien au-delà des films présentés et nombreux sont ceux qui, séduits par ces multiples découvertes au cours de la semaine, sont impatients de se rendre au Pérou.
La clôture du festival a eu lieu dimanche et Le jury, unanime, a tenu à primer cette année 4 films : 2 long métrages de fiction, le meilleur court métrage et le Grand prix du documentaire 2021.
Le Grand Prix du meilleur documentaire est allé à Sembradoras de vida, Réalisé par Diego y Alvaro Sarmiento. C’est le coup de cœur absolu du jury et la découverte majeure de cette 12ème édition.
Le jury a été particulièrement sensible aux qualités exceptionnelles de ce documentaire « Sembradoras de vida » co-réalisé par Alvaro et Diego Sarmiento.
D’une grande rigueur anthropologique, ce film a su nous émouvoir par sa poésie et son humanité. Profondément attaché à la transmission de l’héritage culturel associé aux rituels ancestraux, il nous parle aussi de respect de la terre, de la préservation de la qualité et de la diversité des semences, conservation en lieu sûr, système d’échanges vertueux (don ou troc). À travers ces femmes péruviennes, ce film rend hommage à des valeurs universelles.
Le Prix Soleil Tournant du meilleur long métrage de fiction a été attribué à La Pasion de Javier de Eduardo J Gulliot. Ce Prix et une bourse de 3000 dollars pour la post-production d’un prochain film offert par Guarango Cine y Video. Grâce à sa fiction « La pasión de Javier »permet à tous de découvrir la vie et l’œuvre du jeune poète Javier Heraud, assassiné à l’âge de 21 ans. On le considère comme le Rimbaud péruvien. Edouardo Guillot a choisi et dirigé avec soin ses acteurs. Stefano Tosso est très convaincant, de même que Sofia Rocha , qui nous a quittés dans des circonstances tragiques il y a deux ans, si émouvante et subtile dans son rôle de médiatrice entre père et fils. L’auteur a le grand mérite de retracer avec délicatesse le parcours sentimental, familial et politique de cet écrivain trop tôt disparu.
le metteur en scène, qui a choisi récemment de s’établir et de travailler en France, est venu spécialement de Lyon pour recevoir son prix Soleil Tournant, une très belle sculpture contemporaine.
Mention spéciale, fiction long métrage, pour Mataindios. Devant les qualités cinématographiques du film, le jury 2021 a souhaité attribuer une mention spéciale à la fiction co-réalisée par Oscar Sanchez et Robert Julca pour sa puissance cinématographique, ses regards d’auteurs portés sur cette communauté de paysans confrontés à la fatalité du destin.
Prix du meilleur court métrage : El Silencio Del Rio de Francesca Canepa, remis par le jury du court métrage : felix terrones, Delia Espina Dief et Anne Colson. Le jury a apprécié le sens du rythme et la mise en scène qui subliment la beauté des décors. Il a été également sensible à l’histoire émouvante dans laquelle la relation entre père et fils montre l’importance des rêves, des mythes et de l’imagination pour l’être humain.
Catherine Belkhodja