Leïla Zerhouni publie son nouveau roman aux éditions MEO « Dans les yeux de l’Afrique »

Nous avions déjà rencontré Leïla Zerhouni en 2023 (voir ici ) et elle nous parlait de sa double culture, belge et algérienne, ainsi que de sa vocation pour l’écriture. C’est par la nouvelle que Leïla est entrée en littérature. Elle aime explorer les « Mondes » pour interpréter le sien. Avec son nouveau roman « Dans les yeux de l’Afrique » c’est au Zimbabwe qu’elle nous conduit. Aujourd’hui professeure d’anglais et d’allemand dans une école de promotion sociale à Bruxelles, nous lui avons demandé d’évoquer pour nous son dernier livre. 

 

DiverCite.be : Leïla Zerhouni, quel est votre parcours littéraire ?

 Leïla Zerhouni : Comme de nombreux auteurs belges, j’ai d’abord publié un opuscule chez Lamiroy et ce fut une belle expérience ! J’ai ensuite écrit une deuxième nouvelle poétique, Abysse, pour les éditions Bleu d’Encre de Claude Donnay. Comme je préparais un texte plus long, je me suis ensuite adressée aux éditions M.E.O. pour mon premier roman, Femmes Empêchées (sélection finale pour le prix soleil noir jaune rouge des bibliothèques de Bruxelles). Dans les yeux de l’Afrique est mon deuxième roman.

DiverCite.be : Plongez-nous rapidement dans l’univers de votre livre.

Leïla Zerhouni :L’histoire démarre sur la vie de Luce, jeune Bruxelloise insatisfaite de sa vie professionnelle. Sa rencontre avec Qina, migrant originaire du Zimbabwe avec lequel elle nouera une amitié, bouleversera sa vie. Sculpteur talentueux, le jeune homme façonne une mystérieuse statuette avant de disparaître pour tenter de rejoindre l’Angleterre. Luce, désemparée, décide de partir sur les traces de la famille de Qina, dans le Matabeleland (province du Zimbabwe, hostile à Mugabe). Elle s’engage comme coopérante et replace peu à peu les pièces manquantes dans la vie de Qina. Pourquoi ce dernier a-t-il fui son pays, laissant sa mère et sa sœur derrière lui ?  Cette dernière souffre de cataracte (une malade fréquente chez les enfants en Afrique) et… je n’en dirai pas plus !

DiverCite.be : Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?

Leïla Zerhouni : Un reportage très émouvant sur la cataracte infantile en Afrique. J’ai tout de suite eu envie d’écrire sur ce sujet, car il donnait matière à réflexion. De fil en aiguille, je me suis documentée, les personnages se sont imposés à moi et l’histoire s’est étoffée.

DiverCite.be : Vous sentez-vous légitime pour écrire une histoire qui se déroule en Afrique subsaharienne ?

Leïla Zerhouni : Il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas écrire sur tout. La seule condition est de bien se documenter (bien que je sois plutôt technophobe, je remercie internet qui regorge de vidéos, de témoignages et de textes informatifs). Un auteur-homme peut imaginer une narratrice femme (et vice-versa) ou écrire sur une époque qu’il n’a pas vécue, donc pour moi, ce n’est pas un problème, même si j’ai conscience qu’il s’agit d’un exercice périlleux (il ne faut pas alimenter les clichés).

DiverCite.be : Lisez-vous des auteurs africains ou d’ascendance africaine  ?

Leïla Zerhouni : Oui, j’aime découvrir des auteurs de tous pays ! Je ne suis pas spécialiste, j’aime picorer. Chez les anglophones, j’ai lu avec plaisir l’immense Toni Morrison (Beloved, l’œil le plus bleu), Maya Angelou (sa poésie et son roman Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage) et Chimamanda Ngozi Adachie (je viens de terminer l’époustouflant L’autre moitié du soleil sur fond de guerre du Biafra au Nigéria). Chez les francophones, j’ai adoré les Impatientes de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal ou encore Petit Pays de Gaël Faye (Burundi), lu avec plaisir l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (La Plus Secrète Mémoire des hommes), le Congolais Alain Mabanckou (Huit leçons sur l’Afrique) et la Sénégalaise Fatou Diome (le Ventre de l’Atlantique). Et, bien sûr, il ne faut pas oublier de mentionner les grands classiques, à lire et à relire : Aimé Césaire, Frantz Fanon ou Leopold Sédar Senghor. Dans mon roman, j’évoque aussi Doris Lessing puisqu’elle a vécu au Zimbabwe, à l’époque la Rhodésie du sud.

DiverCite.be : Quelques mots sur la magnifique couverture ?

Leïla Zerhouni : Je suis très honorée d’avoir pu collaborer avec la talentueuse artiste Joyeau, dont je vous invite à découvrir le site : https://poemevivant.com/

DiverCite.be : Qui sont les éditions MEO ?

Leïla Zerhouni : Basées à Bruxelles, les éditions M.E.O. (Monde-Édition-Ouverture), ont vu le jour en 2007 et publient des auteurs francophones belges, français et africains ainsi que des traductions. C’est un réel plaisir de travailler avec Gérard Adam, éditeur expérimenté et passionné !

Dans les yeux de l’Afrique, sera disponible en librairie dès le 8 février.

 

 

 

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