À quelques jours des commémorations du début du Hirak, mouvement de contestation algérien pour la démocratie en Algérie débuté le 22 février 2019, des avocats de plusieurs pays d’Europe et du Maghreb ont décidé de constituer un collectif pour venir en aide à Ihasane El Kadi, emprisonné pour des motifs dont seul le régime algérien a le secret et avec une redondance ahurissante, à savoir des soupçons de corruption mettant en danger l’Algérie.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Tebboune, c’est une véritable vendetta qui se mène en Algérie contre tous ceux qui par leur voix tentent une parole libre en caressant le rêve d’une société démocratique. Depuis 2019, il y a plus de 15. 000 avocats, médecins, enseignants, universitaires, jeunes femmes et moins jeunes qui sont enfermés dans les sordides prisons algériennes.
Ihsane El Kadi, fait partie de ceux-là. Journaliste et éditeur de médias, il milite pour la liberté de la presse, ce qui fait de lui, selon les services de renseignements algériens, un ennemi du pays. Fondateur et directeur de Maghreb Émergent ou encore de Radio M, ses organes de presse sont désormais fermés. L’homme est en détention provisoire depuis le 29 décembre, après quatre jours de garde à vue.
Aujourd’hui, une douzaine d’avocats en France, en Belgique, en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie ont annoncé rejoindre leurs confrères algériens et prendre la défense du journaliste avec un collectif international afin de soutenir Ihsane El Kadi. L’objectif et d’obtenir la libération immédiate du patron de presse et « la main levée des scellés » de ses différents médias. Au lendemain de son interpellation, le siège de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Émergent, avait été mis sous scellés et tous le matériel avait été saisi.
« Outre qu’il est présumé innocent et qu’il doit bénéficier de toutes les garanties du procès équitable, prévues dans les textes internes et les conventions internationales, a fortiori en sa qualité de journaliste, la détention provisoire n’est aucunement justifiée dans son cas » énonce le collectif d’avocats dans un communiqué de presse.
Début janvier 2023, 16 patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par Reporters sans frontières (RSF), ont appelé à sa libération et à lever les entraves « inadmissibles » visant ses médias.
L’Algérie figure à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.