Saïd Djabelkhir, islamologue algérien et chercheur en soufisme a été relaxé mercredi 1er février par la justice de son pays après avoir été condamné à trois ans de prison ferme en première instance en avril 2021.
Said Djabelkhir, que nous avions longuement interviewé lors d’une de nos émissions, était poursuivi pour offense aux préceptes de l’Islam. Pour rappel, Djabelkhir avait remis en question, sur son compte Facebook, des faits en lien avec certains dogmes islamiques comme le rituel autour de la Kaaba où il affirmait que c’était une pratique païenne préislamique ou que la consommation de l’urine de chameau pour ses vertus n’avait jamais été préconisée par le Prophète.
L’islamologue relevait aussi l’incohérence selon laquelle le prophète conseillait l’allaitement des d’adultes ou encore le mariage des petites filles. Une opinion, qui, selon lui, est le fruit de recherches théologiques confirmées par de grands spécialistes de l’islam.
Le procès en appel, reporté à plusieurs reprises, vient donc d’avoir lieu le 25 janvier dernier et c’est Said, lui-même, qui a publié sur son compte Facebook la décision rendue par la chambre pénale de la Cour d’Alger.
Nous avons pu joindre Said Djabelkhir qui tenait à nous faire parvenir ce message : « Je voudrais remercier tous les ami(e)s et avocat(e)s qui m’ont soutenu depuis le début de ce procès et je remercie particulièrement Me Moumen Chadi et Me Nacer Mohamed Chérif. Cette décision de la cour d’Alger est une première dans l’histoire de l’Algérie indépendante. C’est une grande victoire pour la pensée libre en Algérie. Cette décision dit clairement que les idées se défendent par les idées et le débat contradictoire et non pas dans les tribunaux. Elle dit aussi non à la judiciarisation du débat intellectuel. C’est une belle victoire pour les lumières et la pensée libre contre l’obscurantisme. »