Rachid Azaoum, un « désengagé » de plus pour Maxime Prévot

Rachid Azaoum, citoyen bruxellois, entrepreneur, exploitant de plusieurs franchises d’enseignes de restauration rapide, administrateur de BECI (Brussels Enterprises Commerce & Industry) était considéré comme l’étoile bruxelloise montante du Parti Les Engagés (ex-cdH). Il vient de quitter le mouvement pour rejoindre le Mouvement réformateur de Georges-Louis Bouchez.

Aux dernières élections fédérales et régionales de 2019, les Bruxellois avaient infligé une claque électorale au Centre Démocratique Humaniste. La situation n’était pas plus rose en Wallonie. En réaction, le parti s’était sérieusement remis en question en envisageant une refonte totale sous la bannière du projet « Il fera beau demain ». Une appellation qui appelait à de meilleurs lendemains, à un avenir lumineux avec l’espoir d’un ciel dégagé de la noirceur qui avait obscurcit l’horizon des Humanistes, qui déjà, en 2002 et sous l’impulsion de Joëlle Milquet, prenaient la place du PSC.

Coordinateur du mouvement « Il fera beau demain » au sein des Engagés

Rachid Azaoum, cheville ouvrière du mouvement en construction à Bruxelles, n’a pas manqué de mouiller la chemise pour faire renaitre de ses cendres un parti que Joëlle Milquet avait laissé en plein essor dans la capitale avant qu’il ne redevienne moribond à l’issue des élections de 2019.

De tous les combats, de toutes les initiatives et manifestations qu’elles soient régionales ou fédérales, l’ homme d’affaires  s’est passablement impliqué aux côtés de Maxime Prévot dont il soutint activement la candidature, lors de l’élection pour le renouvellement de la Présidence du parti. Membre (très) rapproché de la garde du Président Prévot, Azaoum était encore, quelques heures avant sa démission, Délégué général pour Bruxelles. Titre pompeux qui apparait aujourd’hui avant tout comme une coquille vide plutôt qu’une noisette pleine.

Après Bertin Mampaka (lui aussi attiré dans les filets des Réformateurs en 2020) et Véronique Lefrancq (Belgo-Marocaine), députée bruxelloise qui siège aujourd’hui comme élue sans étiquette au Parlement bruxellois, c’est un autre membre issu de la diversité qui préfère quitter le navire.

 La force de Joëlle Milquet : le rassemblement des individualités

Initiatrice du changement et de la modernisation de Parti Social-Chrétien en 2002, le transformant en cdH, l’avocate de formation parvenait mieux que quiconque à sentir le pouls des Bruxellois. Exigeante, bosseuse, déterminée jusqu’au-boutiste, Joëlle Milquet avait ce talent d’être capable d’attirer dans son sillage de nouveaux profils et de candidats quels qu’ils soient et quelles que soient leurs origines. Son esprit aiguisé avait très tôt compris que Bruxelles n’est pas la Wallonie, qu’elle est composée d’une population cosmopolite parmi les plus hétérogènes au monde. A ce titre, il fallait mobiliser cet apport pour le transformer en force vive au service d’une ville ouverte où la vigilance quant aux risques de repli communautaire doit perpétuellement être gardée à l’esprit.

Les Engagés et tous les autres partis qui font l’erreur de se cantonner dans l’attentisme font aujourd’hui les frais de la stratégie offensive de Georges-Louis Bouchez.

Après le coup politique « Hadja Labib », promue ministre des Affaires étrangère par le MR, c’est au tour de Rachid Azaoum d’entrer dans la danse en se voyant confier par le parti libéral une responsabilité en lien avec les jeunes et l’entrepreneuriat à Bruxelles.

Paradoxalement, c’est le président du Mouvement réformateur qui porte aujourd’hui le plus explicitement cette conscience aiguë du potentiel politique et électoral de la diversité, cette même conscience qui avait habité jadis l’ex-Présidente cdH et qui semble avoir disparu dans l’esprit des Engagés.

 

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