Ce samedi 3 décembre à l’Espace Magh projection du documentaire : « Fatima, une vie de militante »

 

Mohammed Dabani
Khadija Belkaïd

 

Ce samedi 3 décembre à l’Espace Magh sera projeté un documentaire « Fatima, une vie de militante ». Ce court métrage documentaire de 30 minutes est réalisé par Mohamed Dabani, co-écrit par Khadija Belkaïd. L’histoire racontée est celle de Fatima Maher, amie de longue date de Khadija qui, ensemble, ont partagé de belles années de militantismes.

Divercite.be a rencontré le réalisateur Monhammed Dabani, Khadija Belkaïd et Fatima Maher, la protagoniste, dans un café du Botanique. Ils nous parlent de ce projet qu’ils dédient aux migrants de la première génération, venus à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

Entretien :

Divercite.be : comment est né le projet ?

Fatima Maher : À ma retraite, on m’a demandé ce que je voulais et j’ai demandé que l’on puisse faire un documentaire sur une partie de ma vie. Quelque chose qui va rester pour nos enfants et nos petits enfants. On montre souvent les mauvais côtés. J’ai pensé que là maintenant il fallait commencer à montrer tout ce que l’on fait ! Il faut que l’on puisse voir  ce que les femmes font. Cela donnera peut-être le courage à d’autres de montrer aussi ce qu’elles font dans leur quotidien.

Divericie.be : Vous êtes-vous sentie comprise dans la demande qui était la vôtre pendant le travail de préparation du documentaire ?

Fatima Maher : Oui, tout à fait. La manière dont ils ont écrit les choses était bien.  Je ne m’entendais pas à ce qu’ils partent de l’immigration, mais je trouvais ça très bien parce que cela nous a marqués dans nos vies. Nous avons été marqués par la discrimination et la mise à l’écart. Notre enfance et notre adolescence en ont été fortement touchées. Donc c’est important de partir de la case départ qui est l’immigration.

Divercite.be : Qu’avez-vous pensé en voyant les ruches et le montage final ? Vous avez été impressionnée par votre propre parcours ?

Fatima Maher : Oui parce que  pendant le tournage on ne réalise pas, mais quand je me suis vue à l’écran, là j’ai réalisé. J’ai pu voir ce que j’ai vécu et j’ai pensé « comment as-tu pu faire tout cela en dépassant toutes ces barrières en affrontant toutes ces discriminations ? ». Ceci dit, je suis fière au final d’avoir porté un projet qui a abouti.

Divercite.be : Khadija Belkaid vous être co-scénariste du documentaire.  Comment avez-vous travaillé ce projet ?

Khadija Belkaïd : je connais Fatima Maher depuis une vingtaine d’années. Elle m’avait invité dans son association « Bouillon de culture » rue Josaphat. J’étais compteuse et je comptais des histoires de Nasr Eddin Hodja. J’ai gardé un contact avec Fatima et nos liens se sont noués dans le cadre des commémorations des 50 ans de l’immigration marocaine. Cette femme est motrice et elle agit sur plusieurs plans de la société. Elle a été traiteur, mais elle est aussi très impliquée dans le travail humanitaire. C’est une belle personne.

Divercite.be : Comment est né le travail du film ?

Khadija Belkaid : la maman de Fatima avait déjà fait l’objet d’un documentaire il y a quelques années. Je dirais que Fatima a le sens de l’image. Elle est douée pour les messages en images. L’ASBL Bouillon de culture voulait lui offrir un cadeau de départ à la retraite et nous avons pensé avec l’enveloppe faire ce documentaire sur une partie de sa vie. Attention, ici, nous suivons Fatima dans le cadre des activités caritatives et pas intimes et familiales.

Divercite.be : Pourquoi avoir fait cela avec le réalisateur Mohammed Dabani ?

Khadija Belkaid : nous nous sommes rencontrés il y a 3 ans. Mohamed est vidéaste et nous avons très vite réfléchi ensemble à ce projet. Nous avons divisé le scénario en quatre parties. Je connaissais l’histoire de Fatima parce que finalement elle était aussi un peu la mienne. On a consacré la première partie à la génération de nos parents, ceux arrivés dans les années 1960. Nous avons pour cela quelques photos d’archives. Suit la vie professionnelle de Fatima. Un projet parti de rien, même pas une cantine,  jusqu’à la gestion d’un service traiteur capable de concevoir une réception de plus de 1500 personnes. C’est donc tout ce cheminement que nous voulions mettre en lumière. Fatima est à l’image de beaucoup de femmes dans nos sociétés, des femmes dont on ne parle pas assez.

Divercite.be : Mohamed Dabani, comment avez-vous intégré ce projet ?

Mohammed Dani : J’ai rencontré Fatima par l’intermédiaire de Khadija, dans une soirée à Saint-Josse. J’ai beaucoup aimé sa cuisine et j’ai fait sa connaissance à ce moment-là. Lorsqu’elle a su que j’étais vidéaste, elle m’a proposé de faire ce film sur elle. J’ai accepté sans la connaitre. Puis le Covid est arrivé et on a commencé à y travailler. Je voulais aussi raconter une vraie histoire. La période était difficile, car le confinement a rendu les choses compliquées à faire.

Divercite.be : Quels impératifs avez-vous mis en place ?

Mohammed Dani : Je n’avais que des photos, mais j’avais besoin de plus. J’ai donc fait un vrai travail sur l’histoire de l’immigration qui m’intéresse beaucoup. Je voulais une histoire et un fil conducteur qui inspirent les autres aussi à partir de l’histoire de Fatima. Une histoire de l’immigration réussie. On s’est donné à fond pour en faire un film réussi.

Divercite.be : qu’est-ce qui vous a touché dans l’histoire de Fatma Maher ?

Mohammed Dabani : j’aime son côté mystérieux. Elle a beaucoup de choses à dire et en trente ans de carrière, elle a connu des moments difficiles. Je trouve qu’elle est nourrissante intellectuellement et je voulais lui donner quelque chose en retour. De faire d’elle un beau portrait. Je crois que le film rend assez bien ce qu’elle est.

Info ici : https://www.espacemagh.be/projects/fatima-bounono/

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