Ce 21 octobre, Carta Academica, (collectif né de l’initiative d’universitaires belges des deux principales régions linguistiques) a remis ses Prix Academic Honoris Causa.
En partenariat avec Le Soir, LN24 et Mediapart, ces récompenses sont allées à sept figures importantes qui œuvrent, ou qui ont œuvré, à un changement profond quant à l’évolution, les mentalités et l’état du monde. Des intellectuels qui, par définition, pensent mais joignent la pensée aux actes. Après Julian Assange, Sarah Harrison, Chelsea Manning et Edward Snowden l’an dernier, cette deuxième édition pose un projecteur sur « des académiques en danger ». Hommes et femmes que leurs vocations de chercheurs et d’innovateurs de la pensée auraient dû préserver de la bêtise humaine.

David Graeber anthropologue américain, fer de lance du mouvement Occupy Wall Street, reçoit ce Prix à titre posthume.

Vandana Shiva, écoféministe indienne à la tête de la Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy, déjà lauréate du Prix Nobel alternatif en 1993.

Le collectif des Universitaires, mouvement d’opposition aux actions militaires du gouvernement turc contre l’émancipation du peuple Kurde dans la région kurde de Turquie.

Imad Barghouthi, astrophysicien palestinien, ce scientifique, parmi les plus brillants de sa discipline a été plusieurs fois arrêté par les autorités israéliennes pour ses « activités » sur Facebook notamment.

Ahmadreza Djalali professeur suédo-iranien en médecine des catastrophes. Emprisonné depuis 2016 dans son pays d’origine et accusé d’espionnage par les autorités iraniennes. Il peut être exécuté à tout moment.

Jan Grabowski professeur d’histoire de l’université d’Ottawa. Avec sa collègue Barbara Engelking, directrice du centre de recherche sur l’Holocauste, ils ont dû s’expliquer, devant un tribunal polonais, pour quelques lignes publiées dans un ouvrage collectif. Le passage polémique relate le témoignage d’une rescapée de la Shoah qui, en 1996, dépeint le rôle d’un élu d’une bourgade rurale polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Le maire en question a participé à la mort de dizaines de juifs.

Anikó Gregor, sociologue et professeure assistante à l’Université ELTE à Budapest. Entre 2014 et 2020, elle est coordinatrice d’un programme sur divers sujets et domaines liés aux inégalités de genre en Hongrie et à l’étranger. Quinze étudiants obtiennent leur diplôme mais l’accréditation officielle du programme a été retirée par un décret gouvernemental hongrois en octobre 2018.