Dévi Chanteux est une pétillante quadra, mère de deux petits garçons et infirmière aux soins intensifs dans un hôpital du Brabant Wallon. Autant dire, qu’ entre sa vie de famille et sa vie professionnelle, cette femme de médecin néphrologue n’a pas le temps de s’ennuyer.
Pourtant, depuis quelques années maintenant, un projet l’habite. Il est le fruit de ses constats lorsque dans son service des soins intensifs elle a réalisé que : « trop de vies sont encore gâchées par la méconnaissance des gestes de premiers secours ».
Problèmes cardiaques, AVC, chutes, brulures… des accidents dont nous pouvons tous être victimes ou témoins sans savoir comment agir dans l’urgence. Dévi nous l’avoue ; c’est à la naissance de ses enfants qu’elle s’est posée la question de savoir comment ils réagiraient s’il lui arrivait quelque chose ? Comment pourraient-ils demander de l’aide ? Elle reconnait que ce projet est surtout né de ses inquiétudes. « Trop de vies sont encore perdues, à l’heure actuelle, alors qu’il aurait pu en être autrement si de simples gestes avaient été posés».
En créant « Des vies à sauver », Dévi s’est lancée le défi de mettre en place des formations qui informent sur les gestes salvateurs. Pour elle, c’est une chose qui doit être inculquée dés la maternelle. « A cinq ans, les enfants sont déjà capables de savoir ce qui se joue et ils sont aptes à réagir dans l’urgence».
Dévi propose donc d’enseigner les gestes de premiers soins dès l’année précédant l’entrée en primaire. « La technique est de travailler sur des jeux de rôles par exemple, ce qui pourra très vite être intégré par les petits« . Il est impératif que les enfants et les ados ne se trouvent plus démunis et désarmés face à une situation d’urgence. Ils doivent connaitre les étapes à suivre car cela diminue le sentiment de panique, d’angoisse et d’impuissance face à la situation.
« C’est au tour des enfants de venir en aide à l’adulte qui l’a en charge »
Même si les adultes ont pour mission de veiller sur les enfants, parfois des circonstances conduisent ces enfants à devoir aider les adultes : parent, grand-parent, baby-sitter, frère, sœur… dont la vie peut être menacée à tout instant par une urgence.
Sensibiliser les enfants, mais aussi les adolescents et les adultes est son objectif à long terme. Notre infirmière est disposée à organiser des soirées dans les familles, à l’instar des soirées de ventes commerciales. « Des vies à sauver », ce sont des formations avec une flexibilité de temps, de moins d’une heure à une journée complète, mais Dévi Chanteux reste inflexible quant au nombre de participants : 7/8 maximum pour une meilleure qualité dans l’interaction.
« Des vies à sauver », un projet dans ses balbutiements.
A l’heure actuelle, Dévi Chanteux le reconnait, même si son idée est géniale, elle n’est encore soutenue par aucune structure. C’est donc pour le moment un auto-financement pour son projet. Evidemment, l’importance des moyens qui seront les siens lui permettront de toucher un plus large public, de s’entourer d’autres formateurs et d’offrir la gratuité en milieu scolaire. La formation doit pouvoir se donner dans toutes les collectivités : maisons de jeunes, clubs sportifs, mouvements de jeunesse, maisons de femmes, piscines communales etc.
« Des générations solidaires entre elles. »
« Former des enfants, des adolescents et des adultes à sauver la vie d’un proche ou d’un inconnu, c’est aussi vivre dans un monde plus sécurisant », affirme-t-elle » c’est créer une vraie dynamique entre les générations. Notre société vit à 1000 à l’heure en oubliant bien souvent nos valeurs fondamentales : la bienveillance, l’entraide, le respect de soi et de la vie d’autrui ». Dévi Chanteux le reconnait : « mon objectif est de remettre l’être humain au centre des préoccupations de la société, si je peux apporter ma pierre à l’édifice cela me suffit amplement ».
Pour suivre les activités de l’initiative une page FB est à disposition ici