Invité ce 29 mai de la RTBF dans l’émission le Grand Oral RTBF/Le Soir, le député à la Chambre Georges Dallemagne ( CDH) estime que le débat sur les questions liées au voile est sans fin car, selon lui, on ne s’attaque pas aux problèmes essentiels.
Il évoque l’égalité homme/ femme ou encore les mariages forcés, estimant que ces débats n’ont jamais lieu dans l’espace public. Le député observe également que le salafisme et les Frères musulmans œuvrent pour amener de nouvelles recrues à Bruxelles et que la capitale européenne serait, selon les services secrets, la seule ville au monde où l’on peut observer une telle chose. Il s’est dit inquiet face au port du voile dans les administrations et plus globalement à Bruxelles. « Le port du voile est bien plus qu’un simple signe d’appartenance religieuse. (…) si le voile n’était que la revendication d’une affirmation ou d’une religion, il ne poserait pas de problème. En fait, à travers le voile, il y a aussi une revendication politique, radicale, qui ne veut pas de notre modèle de société, ne veut pas de nos valeurs, et les combat. »
Les propos du député fédéral n’ont pas laissé indifférent jusqu’aux membres fondateurs du CDH à l’instar de Joëlle Milquet, ex ministre et présidente du parti jusqu’en 2012. Elle dit prendre ses distances jugeant « excessive » l’analyse du député. Pour elle : « cette manière simpliste de généraliser les choix d’un grand nombre de femmes belges comme synonymes d’un refus de nos valeurs et de notre société n’est juste pas acceptable et me fait penser à des propos extrêmes entendus ailleurs. Ce n’est en tous cas pas cela le CDH pour moi !!! » » conclut-elle.
L’actuel président du CDH, Maxime Prévot, a lui aussi voulu réagir aux dires de Georges Dallemagne. Sur sa page Facebook il relève :« qu’au CDH, on veut se prémunir de tout amalgame et favoriser une approche respectueuse des convictions de chacun. » Il revient sur le jugement de la STIB et affirme que « le débat sur la laïcité s’est réinvité à l’agenda et prend de plus en plus une tournure radicale. Il fait l’objet de multiples expressions, ce qui est sain dans notre État de droit. Et dans notre parti. Mais il est essentiel que le débat sur les signes convictionnels soit à nouveau mené avec sérénité et sans tabou. »
Le bourgmestre de Namur dira également que : « pour le CDH, Vivre ensemble, cela ne peut pas être simplement cohabiter en se faisant front, c’est favoriser l’harmonie collective dans le respect de la diversité. C’est faire société ensemble ».