Le confinement, l’école et la fracture numérique: les jeunes précarisés sont les plus durement touchés

A trois mois du début des révisions pour les examens de juin 2021, les élèves et étudiants semblent, tant bien que mal, avoir trouvé un rythme et une résignation face à l’enseignement à distance. Pourtant, beaucoup de jeunes issus de milieux précarisés, de minorités ethniques et culturelles, en Belgique et à travers le monde, gèrent de manière chaotique leurs apprentissages à distance.

Un seul PC pour toute la famille

Dans les pays riches, encore beaucoup d’élèves se retrouvent devant cette réalité. Il faut  partager l’ordinateur familial avec un frère ou une sœur.  Parfois le PC est dans le salon et il n’est pas facile d’être attentif aux cours quand la vie de famille continue autour de soi. La pandémie de COVID-19 a changé la vie de quelque 1,6 milliard d’enfants et d’adolescents  dans plus de 190 pays à travers le monde. Les fermetures d’écoles, d’universités ou d’autres lieux d’apprentissage ont concerné 94 % de la population scolarisée mondiale, et presque 99 % dans les pays pauvres et très pauvres.

La crise a évidemment amplifié les différences entre un grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes parmi les plus fragiles (les habitants des zones pauvres ou rurales, les filles, les réfugiés, les personnes en situation de handicap et les personnes déplacées). Dans certains pays du Sud, le risque de ne plus pouvoir reprendre la scolarité après la fin de la pandémie est réel. L’école, étant parfois loin de la maison ou jugée non prioritaire, risque de ne plus retrouver les élèves qui étaient scolarisés avant le Covid. A cela, il faut réaliser que le temps d’apprentissage qui n’a pas été dispensé porte un préjudice non seulement à la génération actuelle mais freinera des décennies de progrès, particulièrement pour ce qui est de l’accès des filles et des jeunes femmes à l’éducation. 

Selon les chiffres des Nations Unis, 23,8 millions d’enfants et de jeunes (du préscolaire aux études supérieurs) pourraient lâcher l’école ou se voir priver d’un accès à l’éducation l’année prochaine.

Des effets  au-delà de la sphère purement éducative. 

Les fermetures d’écoles dans les pays pauvres empêchent la fourniture de services de base aux enfants comme l’accès à des repas équilibrés. Des parents ne peuvent pas  travailler normalement et exposent les femmes et les filles à un plus grand risque de violence. Les contraintes économiques des états s’accentuent et l’aide au développement est remis en question. Cette situation, en plus des autres, fragilisent les familles et l’équilibre précaire de millions de personnes. Toujours selon les chiffres des Nations Unis, les pays à faible revenu et à revenu inférieur, connaissent un déficit de financement qui se situe autour de 148 milliards de dollars par an et pourrait encore augmenter d’un tiers. 

Néanmoins, tout n’est pas toujours sombre fort heureusement et la crise a suscité également des innovations dans le milieu éducatif. Des initiatives  qui ont permis la poursuite des apprentissages ; à la radio, à la télévision ou sous la forme de kits pédagogiques pour la maison. Des formules d’enseignement à distance ont été imaginées rapidement grâce aux  États et partenaires du monde entier désireux d’assurer la continuité pédagogique, notamment avec  « Coalition mondiale pour l’éducation » mise en place par l’UNESCO. La crise nous rappelle également le rôle primordial des enseignants. Il incombe aux États et aux autres partenaires de veiller à la santé et au bien-être de tous les enseignants : du niveau primaire à l’université. 

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