Qatar: Une image positive renforcée partout, sauf dans certains pays d’Europe

Le Qatar avec l’organisation de la Coupe du Monde a aussi mené une « guerre culturelle ». Malgré les dernières allégations de corruption et les accusations de violations des droits humains, les experts sont d’accord pour affirmer que cet État du Golfe a renforcé son image partout à travers le monde, sauf dans certaines parties de l’Europe.

Le Qatar est entré dans le tournoi sous une surveillance médiatique étroite suite au traitement de ses travailleurs étrangers qui participèrent à la construction des infrastructures et de l’accueil qu’il fit, par la suite, à la cause des personnes LGBTQ. L’une des dernières images à émerger de l’événement, fut celle de l’émir du Qatar posant une cape arabe, le «bisht» sur les épaules de Lionel Messi. « C’est ce dont les gens se souviendront » a déclaré Carole Gomez, spécialiste en sociologie du sport à l’Université de Lausanne, en Suisse.

Elle a souligné qu’il y avait en effet des craintes concernant l’organisation et la sécurité de l’événement. S’il y avait eu des problèmes, les Qataris n’auraient bénéficié d’aucune circonstance atténuante.

L’État, riche en énergie, a dépensé au moins 200 milliards de dollars pour les projets d’infrastructure avant la Coupe du monde qui, selon les groupes de défense des droits humains, ont été construits en exploitant des travailleurs étrangers peu rémunérés, qui faisaient face à des conditions de travail dangereuses.
Le Qatar insiste sur le fait qu’il a depuis procédé à de sérieuses réformes des droits des travailleurs.
Son dirigeant, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, a déclaré à la fin de la compétition « nous avons rempli notre promesse d’organiser un championnat exceptionnel » – le premier dans une nation arabe.

En tant que fournisseur mondial majeur de gaz naturel et intermédiaire dans des zones de conflit comme l’Afghanistan, le Qatar possédait déjà un poids diplomatique, mais il a eu du mal à obtenir une reconnaissance publique. Cependant, la Coupe du monde a laissé une impression sur le monde arabe et au-delà.

– La diplomatie du foulard –

Des images du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman portant un foulard qatari le jour de l’ouverture, et de l’émir du Qatar, plus tard drapé de couleurs vertes saoudiennes, ont scellé la réconciliation des voisins après que le prince Mohammed ait mis en place un blocus régional du Qatar de 2017 à 2021.

La diffusion publique de la cause palestinienne dans les stades et la montée du Maroc en demi-finale du tournoi ont également participé à une certaine image positive. Le Qatar, suite à ce succès,  préparerait une candidature pour les Jeux olympiques de 2036, en plus d’accueillir des sommets et d’autres événements, dont la Formule 1 en 2023. Les médias occidentaux et les groupes de défense des droits humains internationaux s’en sont pris au Qatar et alertent sur la poudre aux yeux que le pays envoie sur ces questions. Andreas Krieg, professeur agrégé d’études sur la sécurité au King’s College de Londres, a déclaré que le Qatar avait été pris dans une « guerre culturelle » en Europe, mais il pense que les critiques ont eu peu d’impact dans la plupart du monde. « Le Qatar a été en mesure d’utiliser efficacement la Coupe du monde pour établir sa marque, en particulier dans les pays du Sud. Cela a fait du pays un point de ralliement pour le monde arabe et islamique qui se sont mobilisés pour soutenir le Qatar en tant que champion des questions régionales, comme la Palestine ou l’anticolonialisme », a-t-il ajouté.

Raphaël Le Magoariec, spécialiste de la géopolitique sportive à l’Université de Tours, en France affirme quant à lui que : « La Coupe du monde a offert au Qatar  l’opportunité de redorer sa réputation de  pays bafouant les droits humains » 

Autre observation émanent pour sa part de Simon Chadwick, professeur de sport et d’économie géopolitique à l’école de commerce SKEMA à Paris, il déclare que:  » les attitudes ont changé dans certaines parties de l’Europe », bien qu’il estime qu’ »il y a encore une résistance considérable dans des pays comme le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas ».

Certains experts affirment que Doha devrait commencer à travailler sérieusement sur son image, surtout depuis l’enquête belge selon laquelle le pays aurait acheté du soutien au sein du Parlement de l’Union européenne.

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