Montréal, une diversité qui ne se dément pas

Après Marseille et Charleroi, Divercite.be vous emmène à Montréal.  

Le Canada est vaste. Nouveau Monde et nouveaux rêves à la mesure de ces espaces que l’imagination seule ne peut élaborer. Mais ce Canada de dix millions de kilomètres carrés, c’est aussi la ville mythique de Montréal.

Montréal, la deuxième ville la plus peuplée du pays, tient son nom de l’Île de Montréal. Le Mont Royal, la montagne au centre de l’Île. En 1534, Jacques Cartier, explorateur natif de Saint Malo, en France, nomme  la montagne au pied duquel il accoste, sur le golfe du Saint-Laurent :  Mons realis (Mont Royal). Quant au territoire qui l’alentour, il le baptisera : Canada !

Au XIXe siècle, Montréal est surtout la destination des Britanniques, des Irlandais et, peu avant, des Écossais. Des anglophones donc qui viennent de l’Empire britannique. La venue de ces premiers migrants est très peu conséquente en nombre. Les historiens parlent de maximum 50 000 personnes chaque année. C’est vers la fin du XIXe, début du XXe, que le pays vivra sa grande immigration.

De  50.000 âmes venant peupler le pays annuellement, le nombre des nouveaux arrivants passe entre 200 000 et 400 000 en 1913. L’Europe et l’Asie sont représentées en masse. Europe de l’Ouest, de l’Est, du Sud… une vraie diversité que complète une immigration chinoise. Si jusque-là, l’anglais et le français dominaient linguistiquement, le XXe siècle fait de Montréal une ville multiculturelle, pluriethnique et multilingue.

Jusqu’en 1896, les migrants entrent pratiquement sans contrôle aux frontières.

C’est une période faste pour qui veut commencer une vie nouvelle sans trop de contraintes administratives.  Jusque 1914, pratiquement deux millions de migrants arrivent au Canada. On estime à 22% le nombre de personnes nées hors du pays. Montréal reste la ville de choix car l’immigration y vient par bateau. D’autres viennent aussi via Halifax, port sur l’océan Atlantique, à l’est du pays, capitale de la province de Nouvelle-Écosse. Si l’immigration va et vient au fil du siècle vers d’autres grandes villes du pays, un grand nombre de personnes choisissent de rester à Montréal.

Le port du  Saint-Laurent :  corridor de l’immigration.

Toute la diversité était brassée par cette porte d’entrée fluviale. Toutes les cultures et toutes les langues se côtoyaient. Chinois, Portugais, Italiens, Slaves, Antillais… Comme toutes nations en progression économique le Canada et la ville de Montréal ont besoin de main d’œuvre pour moderniser et faire fonctionner les usines et les industries. Montréal, très vite, connait un boom immobilier et industriel. La démographie, par voie de conséquence, ajoute sa plus-value à l’économie en croissance jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Le Canada entre en guerre, Montréal se referme sur elle-même.

S’ensuit la grande dépression des années 1930 où l’économie est très ralentie et l’immigration plus rare et plus difficile. On estime à trente ans (1914 à 1948) la période de ralentissement de l’immigration. Ce n’est qu’après la fin de la de seconde Guerre mondiale que Montréal redevient une destination de choix pour les migrants. La ville s’étend. Elle prend plus d’envergure et de vigueur économique. Les gens qui arrivent se repartissent plus largement créant des banlieues de plus en plus vastes. Ils acquièrent aussi un standing social plus élevé. Les conditions de travail, grâce au mouvement syndical qui s’organise, deviennent meilleurs. Après la guerre, ce sont les Italiens qui viennent en nombre, fuyant la misère d’une Italie que le fascisme mussolinien a laissé exsangue.

Après les années 1960, les migrants arrivent en avion.

La plupart des migrants qui s’installent à Montréal ne viennent plus du vieux continent mais d’Asie ou d’Afrique. Les cinquante dernières années voient se produire des changements radicaux. Si jusque là les migrants étaient surtout juifs et majoritairement chrétiens, les musulmans sont maintenant fortement représentés.

Aujourd’hui, les deux langues principales parmi les migrants sont l’arabe et l’espagnol. L’espagnol pour les sud-américains et l’arabe pour les nord africains et la population moyen-orientale. Une autre singularité à relever est la volonté d’une immigration choisie, sélectionnée dans les ambassades canadiennes des pays d’origine. Ce sont donc des hommes et des femmes souvent très instruits, très diplômés ou en demande de visas d’étudiants pour intégrer les bonnes universités. Travailleurs manuels au début du siècle, les nouveaux arrivants aspirent aujourd’hui à intégrer l’élite montréalaise.

 

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Un commentaire sur « Montréal, une diversité qui ne se dément pas »

  1. Merci à vous de cet article .
    Il se trouve que je suis en train de lire un roman qui s’appelle Hoshilija
    Et c’est sur les ruines du village de ,selon le roman ,que le colonisateur a construit la ville actuelle de Montréal, avec toutes ses manifestations modernes. »
    Ce roman est écrit par un romancier palestinien qui décrit la vie de ce village effacé raconté par un descendant d’un habitant autochtone de ce village .
    L’écrivain fait appel à son propre village palestinien détruit par le colonisateur israélien

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