C’est ce matin vers 6 h, lors de la première prière, que les habitants de Rennes ont découvert sur les murs du Centre Avicennes, Centre culturel musulman, des propos islamophobes peints en rouges, en bleus et en noirs. « Non à l’islamisation », « catholicisme religion d’Etat », « France éternelle », « Mahomet prophète pédophile », « les croisades reprendront », « Charles Martel sauve nous »…
Alors que le premier jour du ramadan est prévu le 13 avril, à deux jours du début du jeun, les rennais musulmans ont pris connaissance d’écrits racistes exprimés à leur encontre. Mohammed Zaidouni, qui n’est autre que le président du conseil régional du culte musulman, a affirmé « Nous sommes les enfants de la République et nous nous retrouvons avec la haine, la violence et la barbarie ».
Le parquet de Rennes a ouvert une enquête pour « dégradations à raison de l’appartenance à une religion ». Les responsables risquent quatre ans de prison et 30 000 euros d’amende. Dans un communiqué de presse, le procureur de de la république, Philippe Astruc, annonce : « qu’il portera une attention toute particulière à l’enquête tendant à identifier et sanctionner le ou les auteurs de ces faits »
Outre les propos nationalistes et islamophobes, des croix chrétiennes ou encore une fleur de lys ont été dessinées.
Mohammed Zaidouni, insiste pour que les citoyens restent unis face à ce déferlement de haine. « Il y a certains qui cherchent à semer la zizanie en France et nous sommes dans le devoir de préserver le pays. (…) il n’y a pas pire que la discorde au sein d’un pays », a-t-il conclu.
Nantes deux jours avant
Il est à noter que cet acte immonde fait suite à un autre fait qui s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi à Nantes, toujours à l’Ouest de la France. La porte d’une mosquée avait été incendie par le fait d’une poubelle placée à proximité. Autre incident sans lien avec l’incendie de Nantes, un homme de 24 ans, ouvertement néo-nazies, raciste et nostalgique du troisième Reich a été placé en examen le 9 avril au soir pour avoir menacé de s’attaquer à la mosquée du Mans. Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie affirme qu’il y a actuellement un climat anti-musulman en France et que certains hommes politiques ne font que l’attiser.