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Chahinez, une jeune femme de 31 ans, victime de plusieurs coups de feu avant d’être immolée par son mari.
Un drame comme nos sociétés en connaissent beaucoup trop et dont les chiffres interpellent à chaque nouveau crime. Cette fois, c’est Chahinez, 31 ans et mère de trois jeunes enfants, qui vient de connaitre une mort atroce.
Chahinez ou la 39eme victime de féminicide en France en 2021.
La tragédie a eu lieu mardi 4 avril à Mérignac, près de Bordeaux, en France. Il est 18 h 10, en pleine rue, lorsque son mari, un certain Mounir B, âgé de 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, a pris sa femme en chasse avant de lui tirer dessus à plusieurs reprises. Lorsqu’elle s’effondre, et alors qu’elle est encore vivante, il l’asperge d’un liquide inflammable avant d’y approcher une flamme qui embrassera la pauvre malheureuse.
Mounir B est arrêté très rapidement et placé en garde à vue mais non sans avoir eu le temps de bruler d’abord la maison où vivait sa femme. Par miracle, les trois enfants ( deux sont issus d’un précédent mariage de Chahinez) n’étaient pas sur les lieux pendant la folie meurtrière de l’homme. Lors de son interpellation, il portait sur lui un fusil, un pistolet à gaz et une ceinture de cartouches.
Le meurtrier loin d’être un inconnu de la justice.
Déjà condamné à dix-huit mois de prison pour des faits de violence, dont neuf mois avec sursis, il avait obtenu, le 5 octobre 2020, une mesure de placement extérieur spécifique pour les auteurs de violences conjugales. On le libère finalement le 9 décembre 2020 mais il reste suivi par « le service pénitentiaire d’insertion et de probation de la Gironde » (département situé dans le Sud-Ouest de la France).
Cette libération était conditionnée de mesures spécifiques : obligation de soins, interdiction d’entrer en contact avec Chahinez et interdiction de se rendre à son domicile.
Chahinez était décrite par son entourage comme une femme très discrète mais il n’échappait à personne qu’elle subissait des violences quotidiennes. Elle confiait à ses amis que « c’était un monstre ». Déjà en juin 2020, elle avait eu le larynx écrasé. Son meurtrier n’a réellement effectué que trois mois de prison avant de pouvoir revenir vivre dans le quartier de sa victime. Une voisine témoigne avoir déjà vu la jeune femme avec « deux yeux au beurre noir ».
Le 15 mars, le commissariat de Mérignac avait enregistré une plainte émanent de Chahinez contre son conjoint, pour une agression commise le jour même mais l’homme était resté introuvable par les services de police.
Chahinez était arrivée d’Algérie il y a cinq pour épouser son meurtrier. Son corps sera rapatrié pour qu’il soit enterré dans son pays parmi les siens.