Babak Khorranmdin était un réalisateur iranien diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Téhéran avec une maîtrise en cinéma. Après un passage à Londres pour compléter sa formation, il retourne dans son pays donner des cours d’audiovisuel.
Le 16 mai dernier, ses restes ont été découverts dans des sacs en plastique et dans une valise devant la maison familiale. Après une violente dispute avec son père sur son statut marital, Babak préférant le célibat, le couple parental Iran Khorramdin, 74 ans, et Akbar Khorramdin, 81 ans, ont avoué avoir drogué leur fils avec des somnifères, avant de l’étouffer, de le poignarder et de le démembrer dans la salle de bain. Le père de la victime aurait également avoué avoir tué sa fille et son gendre selon le même modus operandi quelques années plus tôt.
Ce crime secoue la population iranienne qui n’ignore pas le manque de fermeté de la justice lorsqu’un meurtre s’apparente à un crime dit d’honneur. Le système juridique se montre souvent clément envers les parents qui tuent leurs enfants. Les peines pour meurtre sont passibles de la peine capitale en Iran mais, pour les infanticides la peine est de 10 ans maximum. Dans le cas des meurtriers de Babak, si leur culpabilité est établie pour l’assassinat de leur gendre, ils risquent la peine de mort.
Les parents reconnaissent avoir exécuté leur gendre parce qu’il était violent, leur fille parce qu’elle était toxicomane et leur fils célibataire parce qu’« entretenant des relations avec des étudiants », selon le chef de la police de Téhéran. Au cours de la première audience, le père assassin a déclaré aux journalistes du média iranien Hamshahri qu’il n’avait aucun regret. «Je ne regrette pas ce que j’ai fait avec la coopération de ma femme. Ils étaient corrompus et je remercie Dieu. »
Jason Brodsky, analyste et rédacteur en chef de l’Iran International TV Moyen-Orient, a déclaré: «Je pense que la mort horrible de Babak Khorramdin n’est que le dernier exemple d’un long modèle de violence domestique que nous avons vu en Iran. » Ce crime rappelle celui du jeune iranien Ali Fazeli Monfared, tué par des membres de sa famille parce qu’il était homosexuel et celui de Romina Ashfrafi, 14 ans, qui après avoir fugué pour rejoindre son petit ami, est finalement retrouvée par la police et ramenée à sa famille. Son père, Reza Ashrafi, la décapitera dans son sommeil.
Violence familiale? Ben là ça vire à massacre familiale : le fils, la fille et le genre…