Dans la galerie St Hubert à Bruxelles, des têtes géantes intriguent les visiteurs

 

. (Photo by Stringer / Imaginechina / Imaginechina via AFP)

 

Dans la galerie St Hubert à Bruxelles des têtes géantes  intriguent les visiteurs. Ce sont les HAPPY HEADS, des structures gonflables colorées concoctées par une mystérieuse entité:  Benoît+Bo .

Ces deux artistes  se sont rencontrés à Tianjin, le grand port du Nord de la Chine en 2002, à l’Institut des Beaux Arts. Benoît et Bo ne parlaient pas la langue de l’autre. Ce n’était pas facile: Il fallait d’abord commencer par se comprendre. Ils ont fait une série de photos pour se mettre en scène et puis la vie a fait le reste: En créant ensemble, l’artiste français et l’artiste chinois ont formé un duo de choc qui vit et travaille en ne faisant plus qu’un: Benoît+Bo.

Patricia de Peuter, historienne de l’art, dit de ces œuvres que les  têtes géantes dialoguent avec les origines plurielles des masques et des carnavals du monde. Sous leurs dehors ludiques, leurs œuvres narguent le folklore de la financialisation globalisée. Gonflées comme des montgolfières, leurs grandes têtes légères semblent attendre de s’élever dans les airs, de transgresser par le haut toutes les séparations entre les territoires physiques et spirituels.

« Travailler en duo c’est comme danser. Il y en a un qui mène la danse, mais ce n’est pas toujours le même »

« Comme nous travaillons souvent des images numériques, la technologie nous permet souvent de développer et concrétiser nos idées ensemble. » explique Benoît. « Après, ou simultanément, nous les réalisons plus manuellement, en dessin, peinture, volume, et à ce moment- là, chacun intervient dans le domaine qui lui convient le mieux. Le plus important c’est de discuter au préalable car nos deux cultures nous influencent beaucoup et nous devons arriver à nous exprimer dans une nouvelle culture qui nous soit commune et que nous devons inventer. Notre duo artistique s’est fait naturellement, » précise Bo.

Il nous fallait cette association pour que notre duo amoureux ne s’arrête pas.

« La séparation ne peut pas être, nous ne pouvons plus dire « je», nous ne sommes plus qu’un nous. Nous sommes toujours ensemble. Nous faisons tout ensemble, nous lisons même ensemble le soir mais des livres différents. Exceptionnellement, il nous arrive de sortir séparément pour faire une course ou aller chez le médecin. »

 

Dans leur création, le Musée Guimet a marqué une étape: le musée avait proposé d’exposer au milieu des collections. Petit à petit leur proposition s’est restreinte comme une peau de chagrin jusqu’à les reléguer dans l’ auditorium. « Comment exposer quelque chose au milieu des fauteuils ? Nous étions très déçus mais nous avons relevé le défi en présentant des œuvres gonflables posées sur les fauteuils, en prenant possession de tout l’espace. Les têtes souriantes, les Happy Heads se sont imposées. Elles ont rempli nos têtes, nos esprits avant de remplir l’espace de l’auditorium. Comme l’éclairage dans cette salle était faible, nous avions pensé à demander au fabricant d’éclairer les Happy Heads de l’intérieur.  C’était absolument superbe! Nous avons pu ensuite installer une tête géante dans la librairie historique du musée. Par la suite , nous avons fait fabriquer plusieurs Happy Heads, nos lanternes géantes, que nous avons installées dans différents endroits de Bruxelles, Valenciennes, Norwich, Hong Kong, Pékin, Macao.»

Leur art les a fait voyager dans de nombreux pays d’Asie et d’Europe. « Le projet qui nous a le plus marqué est celui réalisé à Macao. L’accueil y a été formidable et nous nous sommes retrouvés à vivre un mois au milieu des casinos. C’était très excitant et totalement irréel on ne dormait plus. L’exposition  et l’installation éphémère au centre ville a été un grand succès »

Avec nostalgie, ils se souviennent : « L’Australie, l’Italie, la Corée,  c’était aussi de grands moments. »…Ils regrettent amèrement le projet avorté de Hong Kong au moment des manifestations contre la «  security law ». « Nous voulions soutenir les étudiants assiégés dans leur université mais le projet a été annulé. Nous étions effondrés, juste avant le Covid. Nous aimerions tant faire ce monument provisoire pour les Hongkongais dans une capitale européenne »

Mais Benoit + Bo ne se découragent pas, curieux du monde, Ils rêvent d’exposer en Afrique ou en Amérique, en duo, pour toujours!

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