Rappel des faits : le 4 avril 2017, dans un quartier parisien du nom de Belleville, une femme de soixante-cinq ans, juive, Sarah Halim, mère de trois enfants, médecin puis directrice de crèche est sauvagement agressée puis défenestrée du haut du troisième étage de son immeuble. C’est son voisin de 27 ans, un certain Kobili Traoré qui commet les faits en affirmant « J’ai tué le sheitan » ce qui pourrait être traduit par « j’ai tué le diable ».
Après avoir été interpellé sans résistance, l’homme est placé en garde à vue et on lui effectue une analyse toxicologique qui révèle la présence de substances illicites dans le sang. Le médecin qui le suit estime son état psychique incompatible avec la garde à vue et finalement le fait interner sans qu’il ait été jamais entendu par la police.
La cour de cassation confirme le jugement émis en appel
En décembre 2019, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, s’appuyant sur trois expertises psychiatriques, avait conclu qu’au moment de frapper la victime, Traoré, qui a reconnu les faits, était sous l’emprise d’une « bouffée délirante aiguë » causée par le cannabis qu’il consommait jusqu’à quinze joints par jour.
La famille de la victime, qui refuse un simple internement du meurtrier sans procès, se pourvoit devant la Cour de cassation. Mais le 14 avril 2021, celle-ci confirme la décision de la Cour d’appel. Traoré reste donc interné en hôpital psychiatrique et le caractère antisémite du crime ne sera pas retenu.
Macron se désole de cette décision.
Sortant de la réserve habituelle qu’adopte un président de la république face à une décision de justice, Macron dira dans les colonnes du Figaro le 18 avril 2021 : « Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors ‘comme fou’ ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale ». Il annonce alors : « Je souhaite que le garde des Sceaux (Ministre de la justice en France) présente au plus vite un changement de la loi ».