Ces mercredi 28 septembre et jeudi 29 septembre à 20 h, Henri Goldman, journaliste et fondateur de la revue Politique, propose un voyage musical sur les traces de la musique juive.
La chanson de Sarah est une « conférence chantée » : un spectacle musical qui raconte une histoire à travers des chansons interprétées en direct. En partant à la recherche des traces juives dans la chanson française. Accompagné d’Igor Maury à la guitare et de Laurence Vanpaeschen au chant, ils nous offrent un moment de partage avec Francis Lemarque, Renée Lebas, Serge Gainsbourg, Régine, Georges Moustaki, Enrico Macias, Michel Jonasz ,Jean-Jacques Goldman ou encore Charles Aznavour. Nous avons rencontré Henri Goldman pour évoquer avec nous cette belle initiative.
Entretien :
Divercite.be : Henri Goldman, parlez-nous un peu de cette initiative au collège Matteo Ricci qui aura lieu ce jeudi ?
Henri Goldman : Il s’agit de la présentation d’un spectacle d’un genre particulier : une conférence chantée. C’est un peu l’équivalent musical des conférences gesticulées. Je raconte une histoire et je l’illustre par des chansons. L’histoire, c’est ma recherche des traces juives dans la chanson française. Mais, à travers cette recherche, le but est d’approcher pour le public le mystère de l’identité juive, soit une composante de la diversité bruxelloise dont il faut dire que le commun des mortels ne comprend pas grand-chose.
Divercite.be : En quoi cette représentation est particulière ?
Henri Goldman : Je me suis demandé dans quels lieux cela avait le plus de sens de présenter « La chanson de Sarah ». Et j’ai pensé au collège Matteo Ricci. Il s’agit d’un collège jésuite qui s’est ouvert il y a peu de temps dans les bâtiments de l’ancien athénée juif Maïmonide près de la gare du midi, dans un quartier où avaient atterri de nombreux Juifs immigrés avant et après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, ils ont été remplacés par une autre population d’immigrés plus récents, ce qui fait que les élèves sont pour la plupart issus de familles belgo-marocaines de culture et de religion musulmane. Ce lieu me semblait un condensé de ce cosmopolitisme bruxellois qui m’est cher. Y présenter « La chanson de Sarah » alors que les signes du passé juif de ce bâtiment sont toujours inscrits dans la pierre, faisait sens pour moi.
Divercite.be : On vous connait comme rédacteur en chef de la revue Politique, mais un peu moins comme chanteur et compositeur. Peut-on dire que votre activisme politique a pris le pas sur votre fibre artistique ?
Henri Goldman : Oui, à certaines époques de ma vie. La chanson est mon mode d’expression depuis toujours. Je l’évoque d’ailleurs dans le spectacle. Mais le stock d’énergie dont je dispose est forcément limité. Lors des périodes de grand investissement politique ou journalistique, je n’avais plus le temps et sans doute plus l’envie de faire de la musique. Mais comme j’ai quitté la direction de la revue Politique il y a 3 ans, l’envie et la disponibilité me sont revenues, et ça me fait un bien fou. Comme si ce balancier entre deux modes d’expression était nécessaire à mon équilibre.
Divercite.be : Qui sont les deux autres artistes qui vous accompagnent ?
Henri Goldman : Igor Maury, qui est guitariste et Laurence Vanpaeschen, qui chante et apporte la touche féminine indispensable pour interpréter le répertoire, sont avant tout des amis. Dans toute ma carrière artistique, j’ai toujours privilégié le travail avec des non-professionnels qui trouvaient leur bonheur à partager mes galères, sans chercher à gagner leur vie. Mon activité artistique a toujours été cumulée avec une autre source de revenu, ce qui me permettait de me produire dans des petits lieux peu rémunérateurs, comme à Matteo Ricci justement. C’est un plaisir avant d’être un métier, ce qui n’empêche pas d’être exigeant sur la qualité.