Le sida en Afrique du Sud, pays toujours parmi les plus touchés au monde

Des scènes torrides ponctuées de drames familiaux et de trahisons : une série télévisée en Afrique du Sud réinvente la prévention contre le sida, dans un pays toujours parmi les plus touchés au monde, avec les jeunes femmes en première ligne.

La troisième saison de la version locale de la série « Shuga » est diffusée mardi devant 60 millions de Sud-Africains, dont 8 millions vivent avec le VIH.

Née d’une collaboration entre l’organisation internationale de santé Unitaid et la chaîne musicale MTV, la série déjà déclinée en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Kenya cible les jeunes.

« Un millier de jeunes femmes sont infectées chaque semaine en Afrique du Sud, nous devons donc encore intensifier la sensibilisation », explique à l’AFP Sibongile Tshabalala, présidente de l’organisation de lutte contre le VIH, Treatment Action Campaign (TAC).

Selon les experts, les « sugar daddies », des hommes plus âgés qui entretiennent des jeunes filles en leur offrant des cadeaux ou de l’argent en échange de faveurs sexuelles, jouent un rôle central dans le taux élevé de contamination des jeunes femmes.

« Elles ont des relations transactionnelles non pas parce qu’elles le veulent, mais parce que la pauvreté, le taux de chômage et les violences sexistes y contribuent. Et une fois exposées au virus, elles ne savent souvent pas quoi faire », ajoute Mme Tchabalala.

« Shuga » s’attaque à ces sujets difficiles tout en racontant une jeunesse en désillusion dans un contexte socio-économique morose, raconte Georgia Arnold, de la MTV Staying Alive Foundation.

Une étude récente a montré que les adeptes de la série sont deux fois plus susceptibles d’utiliser des préservatifs, de se faire tester et de connaître les traitements.

L’Afrique du Sud a un taux de prévalence du VIH de 13,7%. Le nombre de décès a drastiquement baissé grâce à l’introduction des antirétroviraux et le pays compte désormais 960.000 orphelins du sida contre 1,9 million en 2009, selon l’Onusida.

L’écart dans la pyramide des âges dû à l’épidémie a créé une génération perdue, notamment de jeunes parents.

Le scepticisme à l’égard des traitements contre le VIH a coûté plus de 330.000 vies pendant l’ère Thabo Mbeki, président de 1999 à 2008, et sa ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, surnommée « Docteure Betterave » car elle recommandait comme remède un régime à base de légumes.

 

© AFP

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