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Ce samedi 22 mai à Rotterdam, c’est l’Italie qui s’est finalement imposée au concours Eurovision de la Chanson avec 524 points devant la France (499 points) grâce à l’interprétation du titre rock Zitti e Buoni par le groupe Måneskin. Le titre victorieux qui pourrait se traduire par « Taisez-vous et restez sages » est un hymne anti-conformiste très en phase avec l’époque agitée que nous vivons au coeur de l’Europe. Disons-le tout de go: l’Italie n’a pas volé sa victoire.
Mais il faut souligner la belle performance de Barbara Pravi, la jeune prodige franco-iranienne, qui décroche la deuxième place avec son magnifique titre, Voilà. DiverCite.be n’est pas resté insensible à la prestation de Barbara Pravi. Car c’est une autre évocation de l’état d’esprit de notre temps que propose « Voilà ». Seize ans après Ma philosophie d’Amel Bent, la chanson de la candidate française s’impose comme une chanson puissante et profonde, une véritable hyperbole de la diversité, de son énergie, de ses fragilités, de sa résilience et de son besoin d’aimer et d’être aimée: « Moi c’que j’veux c’est écrire des histoires qui arrivent jusqu’à vous » , « Aimez-moi comme on aime une amie qui s’en va pour toujours » .
Ce besoin d’être aimé est à la hauteur des murs et des barrières qui se dressent vers le succès pour les publics de la diversité : « Moi la chanteuse à demi » , « Regardez-moi ou du moins ce qu’il en reste » car on les imagine bien les blessures issues de tous ces combats, nombreux, que ce petit bout de femme a dû mener pour se tenir debout ce soir à Rotterdam devant l’Europe toute entière. « Regardez-moi avant que je me déteste » , au reflet déformant du miroir des discours déshumanisants, sans doute.
Mais de cette fragilité naît aussi une force, une énergie vitale. « Ce que j’ai, je le dépose là« . Ce cri résonne dans les vies de millions d’autres personnes: « C’est ma gueule c’est mon cri, me voilà tant pis. »
« Voilà qui je suis » , voilà qui nous sommes !