Liège, Anvers, Charleroi, Bruxelles, Courtrai ou La Louvière, la solidarité envers le peuple turc est sans commune mesure. À un peu plus d’une semaine du tremblement de terre dont le séisme a atteint une magnitude de 7.8, les diasporas turques en Europe et en Belgique, mais aussi les autres, se sont fortement et immédiatement mobilisées.
Entre la Turquie et la Syrie, l’OMS avance le chiffre de plus de 35.000 morts. 41.000 immeubles, dans une dizaine de provinces, ont été détruits, ce qui plonge les habitants dans une précarité qui fait dire à l’Organisation Mondiale de la Santé que c’est : «Le pire désastre naturel en un siècle en Europe».
La Belgique est un pays où la communauté turque est très importante, aussi bien dans le nord que le sud du pays. Le drame qui a frappé la Turquie et les images parvenues via les médias ou les réseaux sociaux ont bouleversé les Belges d’origines turque, mais aussi tous les autres citoyens. Les milliers de morts et les millions de personnes blessées ou à la rue, au cœur de l’hiver, nous confortent dans l’idée que notre planète peut parfois faire preuve d’une grande injustice.
En Turquie comme en Syrie, les maisons, les infrastructures, les écoles, les immeubles d’habitation sont détruits et la reconstruction sera longue. Les besoins sont énormes et touchent toutes les strates de la société. Si l’état turc devra tirer les leçons de sa capacité ( et surtout de son incapacité) à gérer la catastrophe naturelle dont le pays a été victime, la solidarité s’organise depuis l’étranger et avec une ferveur incommensurable.
À Liège par exemple, c’est à Rocourt qu’un centre de dons s’est mis en place. À peine ouvert, des centaines de Liégeois se sont présentés, apportant du matériel de puériculture, des couches, des vêtements, des couvertures, etc. Si la population s’est surtout mobilisée pour apporter des objets urgents, des sociétés ont offert une mise à disposition de camions pour acheminer les colis vers l’aéroport où les dons s’envoleront vers les zones sinistrées.
Liège, mais aussi Bruxelles où la communauté kurde s’est fortement mobilisée. Certains ont même décidé de se rendre sur place en voiture. Des vidéos filmées À Schaerbeek et à Saint-Josse montrent des véhicules chargés et prêts à prendre la route. Saint-Gilles, Bruxelles-Ville et Anderlecht ont également mobilisé des dons conséquents, prêts à être acheminés.
À l’heure actuelle, ayant tout perdu dans la catastrophe, les populations ont surtout besoin de ce qui pourrait les réchauffer: des manteaux, des vêtements d’hiver, des couvertures, des braseros, des tentes… Sont également attendus du lait ou encore des produits d’hygiène.
Les ASBL se sont également mobilisées dans tout le pays. Si les dons affluent, les associations manquent néanmoins de bénévoles pour travailler sur le tri des produits reçus.
Les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse, où vit une communauté turque très importante, ont ouvert un registre de condoléances, une façon de se rapprocher symboliquement des familles endeuillées de manière brutale et violente.
Chaque jour, des citoyens belges continuent de se rendre dans les Centres pour apporter des dons. La Ville de Bruxelles a ouvert un centre de collecte de biens de première nécessité devant le Palais 11 du Heysel, lequel restera ouvert jusqu’au 19 février. «La date sera prolongée si la demande est toujours aussi importante», communique le cabinet du Bourgmestre Philippe Close.
Si l’organisation s’est très vite mise en place, la logistique semble elle aussi performante puisque les biens collectés seront acheminés très rapidement dans les provinces et les zones les plus gravement touchées par le séisme.