4 ans après l’exécution de Ledell Lee, un afro-américain accusé du meurtre d’une jeune femme de 26 ans, l’ADN d’un autre homme vient d’être retrouvé sur l’arme du crime.

L’affaire remonte au 9 février 1993.  Debra Reese, une habitante de l’Arkansas âgée de 26 ans est retrouvée sans vie, battue à mort, chez elle, à Jacksonville.  Ledell Lee, alors âgé de 27 ans, est rapidement arrêté et inculpé du meurtre. Dans le portefeuille de Debra il manque trois cents dollars, l’accusation avancera un mobile purement pécuniaire.
Lors de son premier procès, en 1994, le jury est divisé quant à sa culpabilité. Il sera à nouveau jugé l’année suivante et sera déclaré coupable puis condamné à mort.

La demande des avocats de procéder à des tests ADN supplémentaires avant l’exécution de Ledell Lee avait été rejetée.

Ledell Lee n’aura eu de cesse de clamer son innocence pendant les 22 ans qu’il passera dans le couloir de la mort et cela jusqu’à la veille de son exécution en avril 2017. Il déclarera à la BBC :  « « Mes derniers mots seront toujours, comme cela a été le cas : Je suis un homme innocent ». L’homme succombera à une  injection létale.

Quatre ans plus tard, des avocats affiliés au projet « Innocence » et à l’ « American Civil Liberties Union » qui ont pour mission de « défendre et préserver les droits et libertés individuelles des américains » avancent que les tests ADN ont révélé que le matériel génétique de l’arme du crime, jamais vérifié auparavant, serait celui d’un autre homme.

La sœur de Ledell, Patricia Young Lee, pour qui l’innocence de son frère est une certitude, se bat depuis des années pour prouver que ce n’est pas son frère qui a étranglé et frappé à mort Debra Reese.  «Nous sommes heureux qu’il y ait de nouvelles preuves dans la base de données nationale d’ADN et nous espérons que d’autres informations seront découvertes à l’avenir», a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse début mai.

L’affaire Ledell Lee : loin d’être un cas isolé aux USA !

James Liebman, professeur de droit à l’Université de Columbia, a étudié des milliers de condamnations à mort jugées par les tribunaux de 34 États de 1973 à 1995.  Il tire ce constat :  82 % des détenus ont été injustement condamnés à la peine suprême. Il ajoute dans ses conclusions qu’un condamné à mort sur vingt est par la suite déclaré non coupable.

Dans la grande majorité des condamnés innocentés, c’est parce quelqu’un a avoué avoir commis le crime ou parce le témoignage d’une personne clé a été apporté. Dans tous les cas : « c’est la chance plutôt que le système de justice pénale qui a établi l’innocence ».  Parfois, ce sont des étudiants des collèges ou des facultés de droit qui enquêtent et mettent au jour de nouvelles preuves. Il y a notamment ce cas rapporté d’étudiants d’un cours de journalisme d’investigation à l’Université Webster qui ont découvert des preuves accablant des procureurs qui ont convaincu un témoin de faire un faux témoignage et ont retenu des preuves cruciales du procès. Les étudiants ont ainsi aidé à obtenir un nouveau procès pour le condamné à mort de Louisiane :  Richard Clay. Sans le travail de ces étudiants, une personne innocente aurait pu être exécutée.

Bien que l’utilisation des tests ADN soit courant aujourd’hui, seuls 13 condamnés à mort sur 113 ont été disculpés par l’utilisation de l’ADN. Il est malheureusement trop tard pour Ledell mais peut-être que  le véritable coupable de Debra sera-t-il arrêté un jour avec l’ADN retrouvé sur l’arme qui l’a assassinée.

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